Enquête/ Bayas ou perles africaines Des parures pour’’ gbasser’’ les hommes


Elles sont combien ces jeunes filles qui ont le goût  poussé  pour  le Baya ? Tradition ou effet de mode ? Incursion dans l’univers des adeptes du Baya.

baya 9 Plus qu’une parure, le’’ Baya ‘’est entré dans les mœurs des jeunes filles aujourd’hui.  Utilisé à l’époque pour nouer les cache-sexes, le baya est devenu aujourd’hui un objet de séduction dont se servent les femmes pour ‘’apprivoiser’’ leur partenaire. Mieux, pour attiser leur appétit sexuel. Dans plusieurs pays, au sud du Sahara, notamment au Sénégal, ce p’tit bijou est utilisé par la gent féminine pour capter ses proies. Les femmes n’hésitent donc plus à se l’offrir au prix fort. Pour la femme sénégalaise, les ‘’bayas’’ sont une sorte d’aphrodisiaque pour maintenir leur homme toujours auprès d’elle. Il existe en grosso modo, trois (3) types de’’ bayas’’. Entre autres, les originaux de nos ancêtres dont les matières qui entrent dans sa confection sont typiquement originaux. Ensuite, le’’ baya’’ contrefait qui lui, est fait avec du caoutchouc. Le prix varie de 300 à 500f Cfa la corde. Et enfin, les ‘’’’bayas importés ou ‘’travaillés’’ qui proviennent de certains pays de la sous-région, à savoir le Mali, le Sénégal et le Burkina Faso. Ces’’ bayas’’ dits ’’travaillés’’ et dont le prix varie entre 5 à 10 000 f Cfa sont destinés à l’envoûtement des hommes. Ces perles étaient également des parures que portaient les jeunes filles  à l’occasion de cérémonies solennelles. Il s’agit notamment des initiations, des fêtes de génération ou encore la célébration de l’âge de puberté chez certains peuples tels que les baoulé. Qui, à l’occasion de la magnificence d’une jeune fille vierge celle-ci était parée de beaux ‘’Bayas’’ que sa mère prenait le soin de payer au prix d’or. Cette tradition a perduré au sein des sociétés traditionnelles. Au-delà de ces festivités qui donnaient l’occasion aux femmes de se parer de ‘’Bayas’’, certains médiums conseillaient souvent le port de ces perles à des femmes dont la procréation était mise en doute. Les conseils de ceux-ci s’avéraient si bien qu’un grand nombre de femmes qui éprouvaient des difficultés à enfanter s’en procuraient. Selon Dame Kala Tenkanin, une vieille dame de passage à Abidjan, le port du’’ baya ‘’a été un tant soit peu, galvaudé par l’utilisation trop abusive et exagérée de ces perles par certaines jeunes filles, au point où cette utilisation est devenue un phénomène de mode. Et pourtant, selon elle, le ‘’baya ‘’doit être sacré. D’autant plus que dans son village, dans la pure tradition Gouro, à l’époque, les perles portées aux hanches avaient des vertus médicinales. Au point où selon elle, dès la naissance le baya était porté à la fillette de sa communauté. Cela, en vue de la prémunir contre certaines maladies ou encore contre les sorts qu’on pouvait lui lancer. C’est ans le même ordre d’idées qu’est intervenue Takalo Nanzié pour s’élever contre la manière actuelle d’exhiber le ‘’Baya’’.Elle estime qu’avec la perte de nos valeurs traditionnelles au profit de l’occident, le ‘’baya’’ a été peu délaissé parce qu’à la vue de cette parure sur le corps d’une jeune dame, au pense tout de suite au fétichisme.

Le Baya comme moyen d’envoûtement

Le’’ baya’’ est perçu comme un moyen de séduction par plusieurs jeunes filles et femmes. Leur objectif premier étant de séduire leur partenaire. S’il y a une communauté qui a fait de cette parure son affaire, c’est la communauté malinké. Ces femmes utilisent ces perles à des fins plutôt érotiques. Pour la femme malinké, le’’ baya’’ est un artifice qui attise l’appétit sexuel de son homme, au point de rester toujours à ses petits soins. Elles s’offrent les meilleures qualités. En matière de fidélisation de l’époux ou de l’amant, les vertus de ces perles sont reconnues. C’est le cas deBaya 1 dame Aïcha qui doit son mariage aux conseils  de son amie. « Alors que mon foyer battait de l’aile, mon amie m’a conseillé le port de cette parure. Depuis lors, mon mari ne découche presque plu», s’est réjoui dame Aïcha. Depuis lors, son mari d’ordinaire absent et abonné aux retours tardifs, a commencé à consacré beaucoup de temps à sa femme. Il est de plus en plus à ses petits et accepte même de sortir avec elle. Consciente du changement opéré chez son homme, elle ne lésine plus sur les moyens pour s’offrir les’’ bayas’’ les plus rares. Néanmoins, elle essaie de diversifier ses choix pour ne pas laisser son homme baigner dans la monotonie. Au gré de ses recherches de perfection en matière de perles, elle a fait la rencontre de plusieurs sénégalaises dont les connaissances en matière de’’ Bayas’’ sont avérées. Le contact avec elle, lui a permis connaître des ‘’bayas’’ qui portent le nom de ‘’Boussole’’.Selon le témoignage de dame Salimata, la’’ boussole’’ est une qualité de perles qui scintille dans la pénombre et permet à l’amoureux de situer l’objet de son désir ; même dans la nuit noire. A la ‘’Boussole’’, s’ajoute une autre qualité de ‘’Baya’’ qui tire son originalité de son extraordinaire parfum. En effet, selon elle, ce type de ‘’baya’’ a un parfum envoûtant, à la senteur d’encens. Toute chose, qui selon Salimata contribue fortement à mettre assez de piment dans ses rapports avec son mari. Au regard de l’effet positif du ‘’Baya’’ sur l’équilibre de son foyer, elle a conseillé le port de cette parure aux femmes qui éprouvent du mal à fidéliser leur mari à leurs côtés. Dans le souci d’envoûter leur partenaire, les jeunes filles ne ratent pas une seule occasion pour enfiler le Baya. A la base, le Baya était plus l’affaire des femmes sénégalaises. « Chez nous les sénégalaises, l’utilisation du Baya est très importante. Ce n’est pas le fait du hasard. Le Baya lumineux est par exemple le plus utilisé. Nous le portons la nuit au coucher. Ce type de Baya illumine toute la chambre et attise l’appétit sexuel de notre partenaire. C’est la raison pour laquelle les gens pensent que nous l’utilisons pour envoûter nos partenaires. Ce qui n’est pas du tout vrai », a démenti Mme M’baye, d’origine sénégalaise, mère de cinq enfants.

Des Chaînettes à la place du ‘’Baya’’

baya 2S’il y a un phénomène qui saute des yeux aujourd’hui, c’est le port des chaînettes aux reins. Ce phénomène est d’autant plus plausible qu’il est de plus en porté sous les vêtements des femmes. En effet, le port des perles est délaissé par certaines jeunes filles et jeunes dames au profit des chaînettes. Celles-ci jugent le’’ baya’’ beaucoup trop encombrant ou vieux jeu. Selon elles, les talismans pour retenir un homme auprès de soi n’est que leurre. « Seul Dieu est souverain.Et peut toutes choses selon sa volonté.Ces pratiques sont éphémères… », Confient Jeannette et Lucianne, toutes deux étudiantes en sciences Eco. A les en croire, le port de chaînettes aux reins ne peut que concourir à la mise en valeur de la beauté féminine. Tout comme les boucles d’oreilles.

Opportune BATH

 

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