Energies renouvelables: Paris promet 2 milliards d’euros à l’Afrique
Ce mardi 1er décembre, une douzaine de chefs d’Etat africains ont retrouvé François Hollande au Bourget pour un mini-sommet consacré, bien sûr, à la question centrale de la COP21, le « défi climatique ». Au deuxième jour de l’événement, la France s’est engagée à hauteur de 2 milliards d’euros en faveur des énergies renouvelables en Afrique d’ici à 2020.
Avec nos envoyées spéciales au Bourget, Anissa el-Jabri et Florence Morice
Cette somme de deux milliards d’euros représente une hausse de 50 % des engagements bilatéraux français depuis les cinq dernières années. On ne connaît pas encore la répartition des dons ou des prêts, mais cela répond à une demande, celle d’engager avant 2020 les tout premiers financements. L’Elysée l’avait bien en tête : l’Afrique est un des pivots de la Conférence pour le climat. Les dirigeants étaient inquiets, il fallait les rassurer.
A Bonn, cet automne, lors d’un mini-sommet de préparation de la conférence, certains avaient jugé la copie française notamment insuffisante sur le financement. Des gestes d’amour, des mots d’amour aussi, ont donc émaillé la rencontre : « Nous avons une dette écologique à l’égard du continent, a dit François Hollande, le président français, cette dette, le monde doit la régler. »
Un milliard pour s’adapter au changement climatique
Parmi les annonces qui ont également été faites, certaines sont vraiment très précises, avec des projets, des dates. Par exemple, au Mali, sur la période 2016-2017, un projet d’hydroélectricité sur le barrage du Kénié ; au Sénégal, un appui au développement de projet d’électricité solaire. Le Sénégal et le Mali bénéficieront aussi d’investissements pour des projets d’irrigation tout comme la Mauritanie, le Niger et le Tchad, le tout d’ici 2017. Des projets mis en oeuvre sans attendre 2020.
Autre annonce: un milliard d’euros sera consacré à l’adaptation, autrement dit aider l’Afrique à faire face aux conséquences déjà nombreuses du changement climatique, autour d’une priorité à savoir la désertification et notamment dans la région du lac Tchad. Plusieurs chefs d’Etat ont d’ailleurs rappelé ce matin l’urgence que constitue cette région, faisant le lien entre la désertification et l’insécurité au Sahel.
François Hollande se pose décidément, à cette conférence pour le climat, un peu en champion des pays vulnérables. Lundi 30 novembre, dès l’ouverture, il portait leurs revendications de limiter le réchauffement à 1,5°C, un objectif plus exigeant que les 2°C affichés. Deux degrés Celsius, c’est l’objectif et on le sait, on est encore bien loin de pouvoir l’atteindre.