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En Israël et au Liban, la crainte d’un nouvel embrasement


Des véhicules en flamme, à proximité du village de Ghajar, à la frontière israélo-libanaise, le 28 janvier 2015.

Des véhicules en flamme, à proximité du village de Ghajar, à la frontière israélo-libanaise, le 28 janvier 2015.

Dans les fiefs du Hezbollah à Beyrouth et au sud du Liban, la population a salué l’attaque contre la patrouille israélienne. Mais ailleurs, c’est l’expectative. Les Libanais craignent une violente réaction de l’armée israélienne qui pourrait aboutir à une guerre totale, comme en 2006. Elle a d’ailleurs déjà répliqué aux tirs du Hezbollah libanais. Un casque bleu de la Finul a été tué. À la frontière libanaise, la population israélienne est elle aussi inquiète.

Avec notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh, et notre envoyée spéciale à la frontière israélo-libanaise, Murielle Paradon

Feux d’artifice, convois de voitures… au Liban, les partisans du Hezbollah ont célébré ce qu’ils considèrent comme une juste riposte au raid israélien qui a tué six membres du parti le 18 janvier près du Golan. La classe politique, elle, est partagée. Le Premier ministre Tammam Salam a exprimé son inquiétude à l’égard des intentions hostiles des dirigeants israéliens, responsables, selon lui, de l’escalade qui a suivi l’attaque du Hezbollah. Il faisait allusion au tir d’une centaine d’obus par l’armée israélienne contre des régions libanaises.

Le chef druze Walid Joumblatt s’est inquiété d’une phase de grands bouleversements. Il a critiqué Benyamin Netanyahu, qui a déclenché ces événements en attaquant le Hezbollah près du Golan pour des considérations électorales, a-t-il dit. Mais le chef chrétien Samir Geagea n’est pas de cet avis. Il a regretté que l’armée et le peuple libanais puissent subir les conséquences d’une décision prise unilatéralement par le Hezbollah. Le principal parti sunnite, généralement très critique à l’égard du Hezbollah, s’est montré prudent. Il a rappelé que la décision de la paix ou de la guerre relève de la responsabilité du gouvernement.

« On vit ici comme au-dessus d’un volcan »

Au café du kibboutz Amir, tout près de la frontière libanaise côté israélien, quelques habitants prennent un verre de cidre chaud. Moshe, la quarantaine, raconte la peur qu’il a eue lorsqu’il a entendu les bombardements non loin de chez lui. « Quand nous avons entendu tous ces bombardements, c’était difficile, c’était très fort. Votre cœur se met à sauter quand vous entendez ça. Ma femme, elle, tremblait. On vit ici comme au-dessus d’un volcan. »

Michele Stoch est professeure, une lourde responsabilité en cas d’alerte aux bombardements. « C’est de notre responsabilité de nous occuper des enfants à l’école, explique-t-elle en effet. Et ce n’est pas facile, car beaucoup sont traumatisés par la dernière guerre avec le Liban. Nous avons des abris contre les bombes, mais notre crainte, c’est que nous n’ayons pas le temps de les atteindre. Alors en cas d’alerte, il faut s’allonger par terre, sous les tables, loin des fenêtres et attendre les instructions. » L’inquiétude est palpable au kibboutz Amir. Des centaines de soldats israéliens ont été dépêchés en renfort à la frontière libanaise, au cas où la situation venait à empirer.

Rfi

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