[Elections municipales à Grand-Bassam] Grande marche des populations ce mercredi
Les populations de la ville de Grand-Bassam ont organisé une grande marche pacifique ce mercredi 19 décembre 2018, pour interpeller les autorités à prendre des décisions nécessaires, en vue d’empêcher des violences extrêmes dans la ville, après les élections municipales partielles du 16 décembre dernier. Dénommée «la marche de la paix», cette marche est partie de la préfecture, passant par la mairie et a pris fin au rond-point de la ville.
Ce sont plus d’un millier de personnes qui ont participées à cette manifestation.
«Nous population de Grand-Bassam de tous les quartiers : Moossou, Imperial, quartier France, Vitre, Ebrah, avons organisé cette marche pacifique pour dénoncer les violences qui ont entouré les deux élections municipales à Grand-Bassam et l’attitude indigne de certains acteurs politiques», a déclaré Doumbia Massatchè, membre du comité des organisations de la société civile, qui faisait la lecture d’une motion à l’endroit du préfet de Bassam. Et d’ajouter : «Nous déplorons l’image négative que certains ont véhicule et continue de véhiculer sur notre belle et paisible cité cosmopolite, dont l’inscription au patrimoine mondial de l’UNESCO fait la fierté de la cote d’Ivoire entière».
Profitant de l’occasion, Doumbia Massatchè, a demandé au préfet à prendre les mesures nécessaires pour que la paix et la stabilité reviennent dans la ville après ces cas de violences, enregistrés lors des élections municipales partielles de dimanche dernier.
Pair ailleurs, Doumbia Massatchey, a également indiqué que les populations de la ville balnéaire tiennent, «à faire savoir aux autorités gouvernementales, judiciaires et à la Commission électorale indépendante (CEI) que les Bassamois ont par deux fois, en moins de 2 mois exprimé le choix de leurs dirigeants pour conduire les destinées de notre commune, ce qui est un fait unique à Grand-Bassam. Et au risque d’ouvrir un cycle de violences et de divisions à Grand Bassam, nous rejetons formellement tout appel à la tenue de nouvelles élections et invitons les autorités à prendre les mesures pour garantir la paix sociale à Grand-Bassam», a-t-il affirmé.
Aussi, dans une seconde motion qui a sanctionné cette grande marche, Doumbia Massatchey, a noté l’indignation des populations face à l’attitude antidémocratique du maire sortant Georges Philipe Ezaley. En outre, il a , entre autres, exiger au maire sortant, de cesser toute action visant à mettre en mal la cohésion sociale et la paix dans la ville balnéaire, de reconnaitre et accepter les résultats proclamés par la CEI dans la dignité et l’honneur, mais également de favoriser la réconciliation entre les fils et filles de Grand-Bassam en acceptant la main tendue du nouveau maire Jean Louis Moulot.
«Nous avons initié cette marche parce que nous ne voulons plus de problème après ces deux élections municipales ici à Grand-Bassam. C’est pourquoi nous avons décidé de sortir tous, vêtus en blanc aller à la préfecture pour dire aux autorités que cette fois-ci nous ne voulons pas de saccages, nous ne voulons pas de sang, nous ne voulons pas voir des coins brûlés. On veut juste qu’après les élections ce soit la paix», a soupiré Doumbia Massatchè, à un point de presse après la marche.
Se prononçant sur le recours du maire sortant, le porte parole des OSC pour l’occasion, a indiqué que, «c’est de son droit et nous ne saurons lui retirer cela. Mais il faut qu’il puisse accepter d’être bon perdant. Parce que par deux fois le maire sortant a été battu lors de la proclamation des résultats, et par deux fois il refuse ces résultats sortis des urnes. Et on se retrouvera dans une spirale où tant qu’il ne sera pas déclaré vainqueur il n’y aura pas de maire. Non. Nous devons d’abord privilégier l’intérêt de notre ville. On doit tous lutter pour Bassam au lieu de nos intérêts personnels», a martelé Doumbia Massatchè. Qui estime que «Bassam c’est notre héritage. Bassam c’est pour tout le monde. Bassam, c’est un peu d’Abouré, de N’zima, de Malinké, de Gouro, etc. Donc toutefois que nous estimons que notre démarche peut apporter la paix à Bassam on le fera, on est au service de la population». Ainsi, il ne souhaite donc plus voir des tensions comme celles survenues à la veille des élections municipales du 13 octobre dernier.
La reprise des élections municupales à Grand Bassam, ont eu lieu le dimanche 16 décembre dernier. Elles ont été émaillées par des cas de sabotage et de violence dans plusieurs centres. La Commission électorale indépendante (CEI) a déclaré, lundi, le candidat du Rassemblement des Houphouétistes pour la Démocratie et la Paix(RHDP), Louis Moulot vainqueur de ces élections, avec 8319 voix soit 51,91% contre 7327 voix soit 45,72% pour le maire sortant, Georges Philippe Ezaley, candidat du Parti Démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI ).
Le candidat indépendant Miessan Vincent de Paul obtient 309 voix soit 1,93% et Kouadio Koffi Paul est crédité de 11 voix avec 0, 07%.
A l’issue de la proclamation de ces résultats, Georges Philippe Ezaley, a annoncé un recours en vue de la reprise du vote dans 14 bureaux saccagés et «amputés» au résultat de la Commission électorale indépendante (CEI) locale, à l’occasion de ces élections municipales partielles.
Georges Kouamé
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