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Editorial : ces ‘’amis encombrants’’ qui sapent le pouvoir Ouattara


CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 15-5-2017) Les mutineries à répétition dans les casernes du pays et principalement celles enregistrées dans la ville de Bouaké, centre névralgique de ces différentes humeurs militaires achèvent de convaincre sur l’inopportunité de l’enrôlement, au sein de l’armée régulière, de plus de 8000 ex-combattants issus des rangs de l’ancienne armée de la rébellion.

Après pratiquement cinq années passées dans cette armée, ils peinent encore à s’accommoder du terme grande muette qui a toujours qualifié les armées du monde, fussent-elles des nations moins développées. Foulant au pied toutes les normes républicaines qui obligent les militaires à ne sortir leurs armes seulement, lorsque le pays est attaqué de l’extérieur, les militaires ivoiriens ont plutôt choisi de brandir leurs armes pour revendiquer et faire un chantage honteux au pouvoir.

Et en la matière, les caprices de 8400 ex-démobilisés indignes d’une armée républicaine avaient fini par avoir raison du Président de la République qui, par souci d’ordre et de paix, avait répondu favorablement à leur désidérata en janvier 2017. A la clef, une promesse de 12 millions Fcfa faite, les armes contre la tempe. Suivi d’un décaissement à la hâte de 5 millions Fcfa en faveur de chacun de ces soldats d’un autre âge. Les autres 7 millions devaient faire l’objet d’un paiement échelonné à raison de 1 million Fcfa sur 7 mois.

Pour réclamer la somme restante, les mêmes soldats n’ont trouvé autre recours que de faire usage des armes payées, au prix fort, par le contribuable. Ainsi donc, du jeudi 11 au samedi 13 mai 2017, ils se sont illustrés en véritables pistoléros à Abidjan et dans plusieurs villes de l’intérieur du pays, notamment à Bouaké, Korhogo, Odienné, Man. Pour ne citer que celles-là.

Dans ces différentes localités, les hommes en armes ont perturbé la quiétude des populations avec des tirs d’armes à feu qui obligeaient celles-ci à rester terrer. Dans bien de cas, des blessés voire des morts ont été enregistrés. Le faisant, nos braves soldats ignorent ou feignent de l’ignorer, que les caisses de l’Etat ont été littéralement asséchées par le premier décaissement en leur faveur.

Au point où le gouvernement a opté pour la restriction au niveau du budget. Selon le ministère du Budget, en effet, les investissements en vue de la marche progressive vers l’émergence connaissent, cette année, une baisse drastique d’environ 178 milliards Fcfa. Un véritable désastre sur l’embellie économique enregistrée au cours de ces trois dernières années.

Alassane Ouattara a-t-il eu tort d’intégrer un nombre aussi important d’ex-combattants, dont l’inculture en notions militaires sautait aux yeux ? La réponse est toute trouvée avec ces différents agissements qui affaiblissent son pouvoir. Les mutins ont fini par donner raison à tous ceux qui les qualifiaient d’amis encombrants de celui qui, contre vents et marrées, leur a tout de même permis d’avoir malheureusement accès à la grande muette ivoirienne.

Edwin Anoma

 

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