Duékoué, le 29 juin 2024 (lepointsur.com) Une scène surréaliste a captivé l’attention des habitants de Duékoué au lendemain de fortes pluies : des agents municipaux utilisant des outils rudimentaires pour nettoyer la ville. Ce tableau pittoresque de travailleurs armés d’une brouette bleue, de balais faits de tiges d’herbes, et de pelles improvisées à partir de bidons coupés a suscité des rires et des moqueries, mais il illustre surtout une réalité préoccupante.

Une vue du matériel de travail des agents de la Mairie en charge de l’entretien de Duékoué

Dans la nuit du 25 au 26 juin, Duékoué a été frappée par une pluie diluvienne, laissant derrière elle des débris et des détritus nécessitant un nettoyage urgent. Pourtant, les agents de la mairie ont dû faire face à cette tâche avec des moyens dérisoires. Les matériels utilisés, loin des équipements modernes attendus dans une ville en développement, ont soulevé des interrogations sur les conditions de travail des équipes chargées de maintenir la propreté de cette capitale régionale.

Ces outils, qui rappellent des méthodes d’un autre âge, symbolisent une situation alarmante pour les agents techniques de Duékoué. Ils travaillent sans équipements de protection essentiels tels que des bottes, des gants ou des masques, exposant leur santé à des risques considérables face aux déchets potentiellement dangereux.

SOS pour équiper les agents de la Mairie de Duékoué en charge de l’entretien des différents espaces

La scène a provoqué l’hilarité parmi les riverains, mais derrière les rires se cachent des enjeux sérieux. L’absence d’outils appropriés non seulement compromet l’efficacité des efforts de nettoyage, mais elle souligne aussi les conditions de travail précaires de ces agents. Les responsables municipaux sont ainsi interpellés sur la nécessité de fournir des équipements adéquats pour garantir non seulement la propreté de la ville, mais aussi la sécurité et la dignité de leurs employés.

Le cas de Duékoué pourrait bien être emblématique d’une problématique plus vaste touchant d’autres municipalités en Côte d’Ivoire. Dans un pays se positionnant comme une économie émergente, ce décalage entre les discours de développement et la réalité des équipements sur le terrain interpelle et appelle à une prise de conscience pour des actions concrètes.

Lainé Gonkanou, Correspondant Régional

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