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[Duékoué : JIF 2024] Des panélistes plaident pour la préservation de la dignité de la femme 


Duékoué, le 12-03-2024 (lepointsur.com) La direction du Centre de Formation Professionnelle Don de Duékoué (CPAR) a organisé une table-ronde le vendredi 8 mars 2024, dans la capitale du Guémon, à l’occasion de la Journée Internationale de la Femme (JIF), pour magnifier les femmes. Ainisi, autour du thème principal « L’importance de la femme dans le monde d’aujourd’hui », les différents participants ont projeté les regards de la société sur la gente féminine en Afrique et plus particulièrement dans le christianisme puis, en pays Moré, Wê et Gouro dans la perspective de faire une plaidoirie pour défendre ses droits et préserver sa dignité.

Les femmes instruites sur leurs droits à l’Institut Don Bosco de Duékoué par les frères Saléciens

Image de la femme selon la Sainte Bible

L’honneur a échu au Père Trésor, frère Salécien, directeur du CPAR par ailleurs harmonisateur de la présente table-ronde de planter le décor en présentant d’abord l’image de la femme dans la tradition judéo-chrétienne. À l’en croire, la femme a été créée pour être compagne de l’homme depuis le jardin d’Éden. Dès lors, la femme se présente comme une force, une partenaire stratégique et une aide sans laquelle l’existence de l’homme serait déséquilibrée et vouée d’avance à l’échec.

Image de la femme en pays Moré

Participation efficiente des soeurs Saléciennes à cette table-ronde pour honorer les femmes

S’inspirant de la légende de la guerrière Gnéninga Ouédraogo du Burkina Faso, M. Bernard Kiendrébéogo a indiqué que la femme en pays Moré est un diamant: « Dès la conquête du peuple Mossi, la première femme guérière qui a fait ses preuves se nomme Gnéninga Ouédraogo… C’est elle la génitrice de la lignée des Naba au Burkina Faso. C’est pourquoi avant toute prise de décisions par les hommes, la femme doit être consultée en privé, en pays Moré ». Une légende sacrée pérennisée de génération en génération, de bouche à oreille et, dans les faits et gestes du peuple Burkinabé.

Image de la femme en pays Wê

Don d’un complet de pagne à la gente féminine de Duékoué symboliquement représentée par la commissaire CRDH Guémon

L’image de la femme en pays Wé a été présentée par monsieur Zakpahi, secrétaire du chef du quartier Artisanat de Duékoué. Pour lui, la femme en pays wê est sacrée. C’est pourquoi instruction a été donnée de la protéger et la choyer en tout lieu et en toute circonstance: C’est d’ailleurs elle le vrai juge de la société qui donne aux hommes, les réponses à toutes les énigmes, dans l’anti-chambre : « C’est la femme qui oriente, conseille et guide les hommes dans la société Wê. Compagne et stratège en politique de développement harmonieux et social, c’est à elle que revient la lourde charge de situer les vrais enjeux des événements aux hommes, en secret ».

Image de la femme en pays Gouro

Père Trésor, cheville ouvrière de la réussite de cette table-ronde

En pays Gouro, selon M. Célestin Toua Bi Kalou, la femme est un être sacrée voire vénérée. En effet, créée et procréatrice, elle donne sens à l’existence humaine et sa présence aux côtés des hommes marque la maturité sexuelle, l’aisance financière et sociale, la quête de la sagesse et force le respect d’autrui. Dès lors, de la simple compagne de l’homme dans la Bible, la femme se veut un être humain hissé aussi au rang des divinités. Une belle tradition qui est depuis belle lurette conservée jalousement en pays Gouro où l’on lui voue une considération totale, digne de son rang et des ses aptitudes.

La projection des différents regards de la société sur la gente féminine en Afrique et plus particulièrement dans le christianisme puis, en pays Moré, Wê et Gouro a été faite à dessein par l’Institut Catholique Don Bosco de Duékoué à travers les différents panélistes (CRDH Guémon, le CHR de Duékoué, les frères et soeurs saléciens et les leaders communautaires de Duékoué), afin d’inviter toutes les communautés à s’engager collégialement et religieusement dans la lutte pour sa protection et la promotion de ses droits, non sans préserver sa dignité à travers une politique d’autonomisation réussie dans la société.

Laine Gonkanou, Correspondant Régional

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