Dossier: Côte d’Ivoire : Absence de communication pour le duplicata, le non respect du délai de 30 jours / Quand l’Oni et le ministère de l’Intérieur cachent la vérité aux Ivoiriens
L’enrôlement des pétitionnaires pour l’acquisition de la Carte nationale d’identité format carte de crédit, lancé officiellement par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko à Bingerville, le 15 juillet 2014, une des banlieues du District d’Abidjan pose problème. Entre l’engagement tenu par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité, et l’Office nationale d’identification (Oni) et la réalité sur le terrain, c’est le jour et la nuit.
L’absence de communication autour de l’établissement du duplicata, le non respect du délai de 30 jours pour la délivrance de la Carte nationale d’identité (Cni) par l’Office nationale de l’identification (Oni) et le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité sont entre autres, des facteurs désordre qui s’installent sur les différents sites d’enrôlement des pétitionnaires.
Le choix des radios communautaire dits radios de proximité en lieu et place des médias de masse pour faire véhiculer le message de l’enrôlement concernant les pièces à fournir pour les pétitionnaires qui étaient détenteurs d’une Cni format carte de crédit et qui l’ont égaré, méconnues des personnes victimes des pertes de cette pièce entraîne des échauffourées sur les différents sites d’enrôlement.
Le gouvernement qui a mis les charrues avant les bœufs observe un silence de cimetière face à cette opération de grande envergure dont la sensibilisation a pris un coup, dans ce sens. Dans la mesure où dans la majorité des centres d’enrôlement ce sont environ 150 demandeurs de nouvelles cartes qui sont enregistrés par jour par centre.
« C’est une visite de contrôle de toute la chaîne de production de la Carte nationale d’identité. Je suis heureux d’annoncer aux Ivoiriens une très bonne nouvelle : la Côte d’Ivoire est autonome et prête à produire la Carte d’identité des Ivoiriens dans le cadre de l’identification ordinaire. Dans le sens de notre normalisation, nous sommes aujourd’hui – et bientôt à partir du 15 juillet – capables de produire les Cartes d’identité des Ivoiriens, selon un processus très sécurisé, avec une banque de données qui devrait permettre de faire en sorte que même ceux qui perdent leurs cartes n’aient pas de soucis à se faire, parce qu’il suffit simplement de revenir avec son empreinte (Ndlr, digitale) et on retrouvera les données stockées pour reproduire une nouvelle carte d’identité. Tous les pétitionnaires qui attendent seront servis« . Tels sont les propos tenus par le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de la Sécurité Hamed Bakayoko en juin 2014, au cours d’une visite des locaux de l’Office national d’identification (Oni). Fort de cette assurance, il a lancé officiellement l’opération à Bingerville, le 15 juillet 2014, une des banlieues du District d’Abidjan. « Vous avez vu la capacité de production qui est à peu près de 3.000 à 4.000 cartes par jour« , a-t-il fait remarquer pour montrer que tout était fin prêt.
L’Oni ment aux Ivoiriens
Malheureusement, sur le terrain des opérations des pièces à fournir restent méconnues des pétitionnaires. Même sur le site internet de la structure, rien n’est actualisé dans ce sens. Ce qui occasionne un véritable cafouillage dans certains centres d’enrôlement. Pourtant, il suffit simplement de faire passer le message suivant pour ceux qui ont perdu leurs pièces et souhaitent faire un duplicata. Il faut, dans ce cas, se munir: de la photocopie de son extrait d’acte de naissance ou jugement supplétif, du certificat de perte établi dans un arrondissement de police, plus la quittance de 5.000 FCFA payée au Trésor où le lieu indiqué dans les spots télévisés.
De sources proches de la Direction du service communication de l’Oni, cette structure a préféré porter le message de sensibilisation sur les radios communautaires au profit des autres médias d’Etat. Des Directeurs de ces chaînes jointes par téléphones ont confirmé le passage du spot, mais combien sont informés ? La question reste posée. Tant, beaucoup sont ceux qui ne savent pas les pièces à fournir quand on ils ont égaré leur CNI et ne savent pas aussi les formalités à remplir quand ils n’ont pas pu rentrer en possession de cette pièce en 2009, lorsqu’ils ont leur récépissé entre les mains.
Pis le délai de 30 jours indiqués par la Direction de l’Oni n’est que du pipo. Plusieurs personnes rencontrées sur les différents sites du District d’Abidjan venues rentrer en possession leur CNI, après le dépôt de plus d’un mois retournent bredouille. Dame Awa Camara qui a déposé ses pièces le 22 juillet 2014, n’a pu avoir sa Carte d’Identité, le 5 septembre 2014, plus d’un mois après. Le jour notre passage à la mairie annexe de Yopougon et à Abobo, plusieurs pétitionnaires étaient dans ce cas.
A la direction de l’Oni le premier responsable de cette structure, Benjamin Essoh Djobo refuse de parler à la presse. Pourtant les questions ne manquent pas et les journalistes ont besoin de réponses crédibles. Les journalistes sont tournés en bourrique, avec à la clé des rendez-vous non tenus. Pourtant, la direction de l’Oni s’active à ouvrir d’autres sites à l’intérieur du pays
Sériba Koné
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