[Disparition de ‘’Gouverneur’’ Yao Jules] Pionnier des maquis Baoulé et Mentor de la musique tradi-moderne en Côte d’Ivoire
Abidjan, le 1er-07-2024 (lepointsur.com) La communauté artistique et culturelle ivoirienne est en deuil. Le décès de Monsieur N’guessan Yao Jules, affectueusement surnommé « le Gouverneur », survenu le 30 juin 2024 au Centre Hospitalier Régional (CHR) de Yamoussoukro, marque une perte significative pour le monde du showbiz Baoulé. Figure emblématique, Yao Jules fut le fondateur du tout premier maquis baoulé en Côte d’Ivoire, une institution connue sous le nom de « Maquis Le Sable », situé à Koumassi.
L’émergence du Maquis Le Sable
En 2003-2004, à une époque où la scène musicale tradi-moderne en Côte d’Ivoire était en pleine mutation, Yao Jules a eu l’audace de créer un espace qui allait devenir une véritable pépinière de talents. Le Maquis Le Sable n’était pas simplement un lieu de divertissement, mais un véritable incubateur pour les artistes. C’est dans ce cadre que des figures telles que Concepteur Koffi, Alphonse Koffi, Mano Alba, et Pharaon Manager ont pu affiner leur art et développer leurs compétences en animation.
Un lieu de rencontre et d’épanouissement culturel
Sous la direction visionnaire de Yao Jules, le Maquis Le Sable est devenu le carrefour de la culture baoulé, où tradition et modernité se sont harmonieusement mêlées. Il a su instaurer une ambiance propice à l’épanouissement des talents en donnant une plateforme à de nombreux artistes pour se produire devant un public diversifié et enthousiaste.
Les soirées animées par des performances de musique tradi-moderne au Maquis Le Sable étaient réputées pour leur énergie et leur authenticité. Le « Gouverneur » avait un flair pour dénicher et encourager les artistes, faisant de son maquis un lieu de rendez-vous incontournable pour les passionnés de musique et de culture ivoirienne.
Un héritage durablement marqué
La nouvelle du décès de Yao Jules a plongé son village natal, N’Gbékro à Yamoussoukro, ainsi que la communauté du showbiz Baoulé dans une profonde tristesse. Il laisse derrière lui un héritage indélébile, non seulement comme fondateur de l’un des premiers maquis baoulé, mais aussi comme mentor et inspirateur de générations d’artistes.
Sa contribution à l’enrichissement et à la promotion de la musique tradi-moderne en Côte d’Ivoire est inestimable. Le Maquis Le Sable demeure un symbole de son engagement et de sa passion pour la culture baoulé. Ses efforts ont permis de propulser de nombreux artistes sur le devant de la scène et de solidifier la place des maquis dans la vie culturelle ivoirienne.
La disparition de N’guessan Yao Jules est une grande perte pour la Côte d’Ivoire. Le Gouverneur restera dans les mémoires comme un pionnier, un visionnaire, et un fervent promoteur de la culture baoulé. Son influence continue de résonner à travers les artistes qu’il a soutenus et les nombreuses âmes qu’il a touchées grâce à son dévouement inébranlable à la cause artistique et culturelle.
Médard KOFFI