[Difficultés d’obtention des CNI dans le District Autonome des Montagnes] Un système propice à la corruption émerge
Man, le 13-02-2024 (lepointsur.com) L’obtention de la Carte Nationale d’Identité (CNI) dans le District Autonome des Montagnes se transforme en un véritable parcours du combattant, ouvrant la porte à des pratiques peu orthodoxes, notamment la corruption. Les populations locales font face à des obstacles majeurs, mettant en lumière des lacunes dans le processus d’établissement des cartes d’identité.
En tête de ces difficultés, la concentration des équipes de l’Office National de l’État Civil et de l’Identification (ONECI) dans les chefs-lieux de département, tels que Taï, Guiglo, Toulepleu, Blolequin, Zouanhounien, Danané, Biankouma, Sipilou, Man, Kouibly, Facobly, Duékoué et Bangolo. Cette décision contraint les habitants à parcourir des dizaines de kilomètres pour espérer se faire enrôler, ajoutant une couche d’inconvénients à un processus déjà complexe.
De manière inquiétante, des jeunes bénévoles sont sollicités dans certains centres d’enrôlement pour accélérer le travail, mais cette pratique soulève des questions sur l’équité du traitement des demandeurs. Les critiques concernent également l’accès aux agents, souvent influencé par des affinités ou des préparatifs préalables, alimentant ainsi des pratiques douteuses.
Outre ces défis humains, la défaillance des appareils utilisés par les agents ONECI constitue un autre obstacle majeur. Alors que Man bénéficie d’un récent renouvellement de ses équipements, d’autres centres, comme ceux de Cavally et du Guémon, souffrent de pannes récurrentes. Les agents, anonymement, expriment leur frustration face à l’absence de solutions à cette situation, malgré les rapports transmis.
La suppression des centres d’enrôlement dans les chefs-lieux de Sous-préfecture dans le District Autonome des Montagnes, combinée aux pannes d’appareils, risque d’engendrer des coûts supplémentaires inattendus pour les demandeurs déjà confrontés aux frais de timbres d’État (6 mille francs CFA), aux frais d’établissement du certificat de nationalité, à l’extrait de naissance, ainsi qu’aux frais de déplacement, de restauration, d’hébergement et de communication jusqu’à la réception finale par les agents ONECI.
Par Laine Gonkanou, Correspondant Régional
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