Didier, pourquoi si tard…
Plusieurs mois après son retrait de la sélection nationale de Côte d’Ivoire, l’ex-capitaine des Eléphants, Didier Drogba s’est « lâché » en faisant des révélations sur la Fédération ivoirienne de football (Fif) à faire frémir.
Révélations sur son retrait de la sélection nationale
« …C’est juste que les personnes qui étaient à la tête de cette sélection nationale là, je ne me reconnais plus en elles. Je ne voulais pas porter ce maillot avec ces personnes à la tête de l’équipe nationale… »Dixit Didier Drogba. Cette sortie à tout le moins fracassante intervient plusieurs mois après qu’il a décidé de prendre ses distances vis-à-vis de la sélection nationale. Cette sélection qu’il a d’ailleurs portée à bras le corps durant des années. De fait, de l’avis de nombre d’observateurs, cette sortie de l’icône du football ivoirien, voire mondial bien qu’opportune apparaît comme un médecin après la mort. Médecin après la mort, parce que le comportement des responsables de la Fédération ivoirienne de football (FIF), dont le président Sidy Diallo a fait et continue de faire couler beaucoup d’encre et de salive. D’ailleurs, nul n’est besoin de rappeler que le récent succès des pachydermes ivoiriens a laissé un arrière goût avec la parenthèse malheureuse des primes impayées des athlètes. Qui a emporté le ministre des sports, de la jeunesse et des loisirs, Alain Lobognon et le régisseur du Trésor public de Côte d’Ivoire, chargé du sport, Yapi Patrick.
Ces deux personnalités ont payé cash l’imbroglio autour des primes de certains athlètes ivoiriens, avant, pendant et après la dernière Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui s’est déroulée en Guinée Equatoriale et qui a consacré la suprématie de Touré Yaya Gnégnéri et de ses coéquipiers. En dénonçant maintenant ces pratiques de l’instance fédérale du football ivoirien, la légende de Chelsea apporte de l’eau au moulin de ceux des observateurs qui soutiennent mordicus que la Fif fonctionne comme une véritable mafia.
« Pour ma part, je suppose que Didier a fait preuve de patriotisme. Imaginez un seul instant, s’il avait fait ses révélations au moment même, où il se retirait de la sélection et aussi où, l’équipe nationale était engagée à la Can, sa sortie aurait été diversement interprétée (…) Certains fanatiques auraient pu le traiter d’ennemi de la Côte d’Ivoire. Surtout que depuis un certain temps, le sport ivoirien en général et le football en particulier a été beaucoup politisé… » Celui qui s’exprime ainsi sous le sceau de l’anonymat, est un acteur au fait de l’actualité sportive ivoirienne.
Cet avis, n’est pas partagé par d’autres observateurs qui soutiennent que l’instance fédérale étant gangrénée, elle a plus que jamais besoin de thérapie. Raison pour laquelle, pensent-ils, Didier aurait dû battre le fer au moment où, il était chaud. Dans un cas, comme dans l’autre, ils sont nombreux les Ivoiriens qui auraient souhaité que la star planétaire du football mette le pied dans le plat, au moment, où ils avaient besoin de connaître la vérité sur les motivations réelles de son retrait de la sélection nationale. Un retrait qui d’ailleurs a été diversement interprété par l’opinion. N’est-ce pas que le laxisme et le mutisme de sachants, tels Didier Drogba ont fait des victimes. Et non des moindres. En tout état de cause, au regard des multiples griefs, il est on ne peut plus impérieux que les autorités administratives et surtout sportives prennent leurs responsabilités pour qu’ensemble, la « pieuvre » qu’est la Fédération ivoirienne de football (Fif) soit définitivement mise hors d’état de nuire. Pour le bonheur des « aficionados » du football. En attendant le grand déballage, annoncé par certains médias, des Ivoiriens, tout en réaffirmant leur attachement à « Dahi Zoko », l’un des meilleurs ambassadeurs de la Côte d’Ivoire, dénoncent son attentisme. « A qui le tour, après Alain Lobognon et Yapi Patrick » ? S’interrogent-ils.
EKB
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