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Des jeux de lumières aux coupures intempestives de courant #CIE


Le gouvernement ivoirien a décidé d’augmenter le prix de l’électricité le 1er juin 2015. Des voix se sont élevées pour dénoncer la mauvaise qualité de la fourniture du courant de la Compagnie ivoirienne d’électricité (Cie). L’opinion attendait des autorités des explications claires et convaincantes. En lieu et place, ce sont des mises au point du chef de l’Etat qui ont été servies.

Des jeux de lumières à la mauvaise qualité de courant en Côte d’Ivoire #CIE

Selon le premier des Ivoiriens, cette autre augmentation de l’électricité concerne seulement 60%de la population. « “Il y a un tarif social pour 522.000 abonnés. Pour ces personnes, on ne va pas toucher aux tarifs. Ce qui veut dire que 40% des abonnés ne verront pas d’augmentation du tarif de l’électricité sur les 1.300.000 abonnés’’, a-t-il  précisé.

A quelques mois de l’élection présidentielle,  pourquoi  ne pas pouvoir faire un bilan exact de l’accord de partenariat entre la Cie et l’Etat de Côte d’Ivoire ? S’il est vrai que  la crise militaro-politique a pris fin, il n’en demeure pas moins que la crise sociale persiste.

Elle est  là. Implacable ! Est-il besoin de rappeler qu’il ne se passe pas de jour  et  de nuit sans que la Cie ne lâche ses abonnés pendant des heures,  voire des jours. Les coupures intempestives  et sans aucune raison valable encore moins  de communiqué préalable sont devenues monnaie courante.

La Cie interrompt la distribution du  courant comme elle veut, la ramène quand elle veut. Des jeux de lumière qui amusent les enfants, mais occasionnent des pertes en matériels chez les parents.

Tous ces désagréments parce que cette compagnie  de distribution d’électricité a le monopole. La solution recherchée par l’Ivoirien est loin d’être des comparaisons, mais des actes concrets capables de mettre fin au  calvaire. Cette solution tarde à se  traduire dans la réalité.

Que d’inquiétude en ces temps  de pluie diluvienne. Pis, aucune déclaration de la direction de la Cie pour expliquer les raisons d’un tel désagrément. Au sortir de la crise, l’on pouvait s’appuyer sur  des éléments justificatifs. Il n’était pas rare d’accuser les combattants d’avoir détruit tel ou tel équipement. Mais quatre après, ces désagréments qui devraient être rangés aux calendes grecques refont surface.

Et ce, en dépit des cris du cœur des consommateurs. La Cie serait-elle la seule compagnie au monde dont l’expertise est à vendre, au point où l’Etat ivoirien ne puisse pas solliciter d’autres expertises concurrentes ? La question mérite d’être posée, dans la mesure où la société française  montre ses limites et ses carences, quatre ans après les coups de feu qui ont endommagé certaines de ses  installations.

Combien d’Ivoiriens ont conscience qu’il existe l’Autorité nationale de régulation du secteur de l’électricité (Anaré) qui est à l’ « écoute » du consommateur d’électricité ? Le paysan dans le hameau le plus reculé qui a eu la chance d’être raccordé au réseau de la Cie a quel moyen pour se plaindre en cas de désagrément causé par la Compagnie ?

Comme le dirait l’artiste, quand on est à bout de souffle, il faut arrêter la course, et la Cie doit prendre ses responsabilités. Pour mémoire,  la capacité de production du système électrique ivoirien est de 1.210 MW dont 604 MW pour les six usines hydroélectriques et 606 MW pour les centrales thermiques fonctionnant avec le gaz naturel (506 MW de puissance installée pour les opérateurs privés Ciprel et Azito).

La Côte d’Ivoire fournit de l’électricité à plusieurs pays de la sous-région,  notamment le Ghana, le Togo, Le Bénin, le Libéria et envisage d’approvisionner la Sierra Leone. Mais le pays fait face depuis quelques mois à des coupures récurrentes qui causent bien de désagréments aux populations.

Sériba Koné

 

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