Les populations sont sorties en grand nombre pour dénoncer l’état d’enclavement de leur département.

CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 6-5-2016) Après le passage d’Alassane Ouattara à Kaniasso, le 21 mai 2015, l’on s’étonne encore de la stagnation du développement dans ce département. Les populations continuent de ployer sous les effets pervers d’un enclavement et d’un sous-développement difficile à accepter, malgré les différents travaux entrepris dans le cadre du Programme présidentiel d’urgence dans le district du Denguélé.

Situé dans le Nord-ouest de la Côte d’Ivoire, ce département fait face à un manque criard d’électricité et d’eau courante. Dans des localités telles que Koro-oulé à seulement 5 Km de Kaniasso, chef-lieu du département, se procurer de l’eau potable à la fontaine relève du parcours du combattant. Dès lors, les femmes enfilent des pantalons ou des culottes sous leur pagne, en prévision de probables bagarres à la fontaine pour éviter des surprises désagréables.

Dans cette grisaille, les populations des sous-préfectures de Mahandiana, Goulia et Kaniasso se sont donné rendez-vous le mercredi 4 mai 2016 dans le chef-lieu du département pour lancer un cri de cœur à l’endroit du Président de la République. L’on pouvait lire l’expression du ras-le-bol de ces braves populations sur les différentes pancartes dressées à cet effet. ‘’Non à l’enclavement du département de Kaniasso’’ traduisant aisément le ressentiment des filles et fils de Kaniasso qui visiblement se sentent abandonnés par le pouvoir d’Abidjan.

Même les femmes, ordinairement préoccupées par leur ménage ont répondu à l’appel du dévelpement.

Mieux, les populations s’expliquent difficilement la curieuse sortie du ministre Gaoussou Touré à Kaniasso au cours de laquelle, il leur a jeté à la figure «  le bitume prévu pour passer dans cette ville, la dévierait bien au contraire pour la localité de Samatiguila. » Evidemment, elles refusent d’accepter une telle situation qui contribue à accentuer davantage l’état d’enclavement du département.

Un sentiment d’autant plus légitime que le pouvoir est incarné par Alassane Ouattara, celui qu’ils ont toujours considéré comme leur fils et frère. Pour preuve, leur mobilisation en sa faveur n’a jamais souffert du moindre doute. Conscientes de ce qu’il reste le seul à même d’avoir une oreille attentive à leurs différentes préoccupations, l’on pouvait aussi lire sur certaines pancartes ‘’Président au secours’’.

Cet appel du pied des populations du département de Kaniasso se fonde sur le fait que c’est maintenant ou jamais de poser leurs problèmes pendant qu’Alassane Ouattara est encore au pouvoir. Le moins que l’on puisse souhaiter est que le chef de l’Etat aie une oreille très attentive aux doléances des populations qui ont décidé de rompre les amarres avec le Conseil général qui, semble-t-il les a floué sur l’autel des ambitions de son président Cissé Sindou.

Ephraïm Aboubacar 

Commentaires

commentaires