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Cybercriminalité-‘’Broutage’’/ Une française se fait arnaquer plus de 10.000.000 de FCA et raconte (via faceebook).


RGLa Cybercriminalité  constitue sans doute un fléau qui fait de plus en plus de victimes de par le monde. Les cybercriminels ne manquent pas d’ingéniosité pour soutirer des sommes d’argent faramineuses à leurs victimes. Si les victimes de ce type d’arnaque se retrouvent partout, à travers le monde, le plus inquiétant, c’est quand  des personnes du 3e âge font, malheureusement, partie des nombreuses victimes de ce vol organisé.

Si la Cybercriminalité est passible de poursuites judiciaires, l’arnaque sur Internet peut, à juste titre, être qualifiée de ‘’crime économique de l’Epoque contemporaine ‘’.

C’est sur le nom de ‘’Broutage’’ que ce type d’arnaque est particulièrement  connu  en Côte d’Ivoire. Toutefois, les  ‘’Brouteurs’’ ne sont pas propres à la Côte d’Ivoire. Ils se rencontrent à travers le Monde.

27 Janvier 2014, en surfant sur le net, notre attention fut  attirée par une Dame (SOPHIE G., une française) âgée de 81 ans, veuve depuis plus de 30 ans,  qui publiait des posts à travers lesquels elle se plaignait de s’être fait arnaquer par une personne se disant Italien, homme d’affaires installé au Burkina Faso. Pour en savoir plus, nous avons décidé d’échanger par messages sur  un réseau social, avec Dame SOPHIE G. Nous vous proposons l’intégralité de nos échanges. Bien sûr, avec le consentement de Madame Sophie G.

Lecture

Ke Williams R.: Bonjour Madame Sophie G.  S’il vous plait, qui vous prive de votre argent de la fête de Noël tel que vos enfants en font les frais? Madame G. , votre histoire d’arnaque me peine . Vous avez fait confiance à un escroc. S’il vous plait pourriez-vous me donner les détails sur cette affaire de vol ?

Sophie G. : Comment puis-je vous croire avec tout ce que j’ai déjà raconté sur différents sites sociaux ? Vous devez avoir confiance en moi. Car, je ne ferai jamais de mal a personne et encore moins a un malheureux. Qui êtes-vous ?

Ke Williams R. : Je suis triste pour ce qui vous est arrivé. Je me nomme Ke Williams Roger. Je suis de la Côte d’Ivoire. S’il vous plaît, ne mettez pas tout le monde dans le même panier à crabes.

Sophie G. : Alors, que me voulez-vous ? J’ai dit toute la vérité et maintenant j’envoie tous mes reçus à Interpol. J’ai eu une adresse en Afrique. Vous êtes peut-être aussi un arnaqueur. Alors, je ne vous dirai rien sans l’avis d’Interpol.

Ke Williams R. : S’il vous plait Madame, je comprends votre état d’esprit. Me concernant, vous vous trompez de personne. Je ne cherche qu’à savoir comment vous vous êtes fait aussi arnaquer facilement. Votre histoire pourrait bien servir à tous de prendre des précautions contre l’arnaque. Rien de plus.

Sophie G. : Tout ce qui m’est arrivé, c’est même incroyable. Je ne croyais jamais à cela. Comment s’est-il fait que j’ai envoyé tant d’argent à une personne avec laquelle j’ai fait connaissance à travers Skype et que je n’ai jamais vue ? C’est incroyable !

Ke Williams R. : Si vous faites vite de me traiter d’arnaqueur, cela révèle le degré de traumatisme moral dont vous êtes atteinte.

Sophie G. : Pardonnez-moi si je vous traite d’arnaqueur. Excusez mais, je me méfie désormais. Je suis tombée fort malade à cause de cette vilaine histoire d’arnaque. Une mésaventure qui m’empêche de dormir en paix !

Ke Williams R. : Quand on n’a jamais vu un homme, on ne sort pas bêtement son argent. A moins que ce soit une aide ponctuelle ou un élan caritatif.

Sophie G. : Moi, je crois qu’il ma envouté. Car de ma vie, je n’ai jamais fait cela. Je lui ai envoyé la première fois plus de 1000 Euros. Apres, il me demandait plus et moi je continuais sans m’en rendre compte.  J’étais comme hypnotisée. Il fallait que j’envoie. Il  m’avait promis qu’aussitôt rentré du Burkina Faso, il me rembourserait. Je n’ai plus voulu débourser un centime. Alors, il m’a fait envoyer par un prétendu ami en France qui lui devrait de l’argent.  Cet ami m’a effectivement envoyé 7.500 Euros en chèque que j’ai remis à la banque mais, le chèque en était un faux. Au début, j’ai voulu porté plainte mais, à mon âge (81 ans) je ne savais pas comment m’y prendre. Même que je fis une dépression. Imaginez ce que cela fait subir à une femme de mon âge. C’est sur conseil d’une amie, que je suis allée porter plainte à la Police de Douai.

Ke Williams R. : Ok, vous avez bien fait d’aller porter plainte. Ne désespérez pas, ce voleur sera attrapé un jour.

Sophie G : Si vous avez des questions à poser, allez-y. Je m’efforcerai de répondre le mieux possible.

Ke Williams R. : Avez-vous des connaissances ou des parents qui vivent en Afrique, particulièrement au Burkina Faso ?

Sophie G. : Non ! Personne de connue en Afrique!

Ke Williams Roger : Avez-vous des enfants ? Si oui, sont-ils informés de votre mésaventure ? Quelle est leur réaction ?

Sophie G. : oui, j’ai deux fils et une fille. Ils sont bien adultes aujourd’hui. Je préfère ne pas les mêler à cette histoire dont je suis l’unique responsable. Je crois que mes enfants auront plus mal à être informés parce que c’est l’argent que j’ai mis tant d’années à économiser à leur profit, qui est allé dans les mains de ce voleur qui m’a bien eue.

Ke Williams Roger : Madame, vous êtes ma grand-mère et cette arnaque dont vous êtes victime me rend à la fois triste et nerveux. Ce voleur doit être retrouvé! Avez-vous porté une plainte au Burkina Faso ?

Sophie G. : Le Burkina Faso, c’est loin! J’espère qu’Interpol le retrouvera. Mais, Je compte annuler tout. Je laisse tomber. On est des gens pauvres et vulnérables!

Ke Williams R. : Non Madame, ne dites pas cela. N’annulez par tout. Autrement ce sera une victoire de plus pour les cybercriminels.

Sophie G. : Oui, je vous donne raison sur ce chapitre mais, je ne veux point mêler mes enfants à cela. C’est moi qui ai fait cette bêtise d’envoyer une fortune à un inconnu. Je ne regrette rien sauf que j’ai économisé pour mes enfants pour leur faire une petite dot à ma mort et je me suis fait arnaquer. On m’a pourtant prévenu. Les agents de la Poste m’avait dit de faire attention. J’aurais du refuser mais, je faisais la sourde oreille.  Je n’étais pas dans un état normal. Certainement, Cet arnaqueur m’avait envoûtée!

Ke Williams R. : Bien. Admettons qu’il vous a envoûtée. Aviez-vous cherché à savoir comment se envoûtement à distance (Burkina Faso-France) s’est-il fait? C’est tout de même curieux!

Sophie G. : Non, je ne répondrai plus à vos questions ! On arrête tout! Seulement, aujourd’hui, je me rends compte que derrière cette photo d’un homme blanc  se cachait un Noir.im

Ke Williams R. : S’il vous plait Madame, pourriez-vous me relater les circonstances dans lesquelles vous avez fait connaissance avec ce voleur et comment en êtes-vous arrivés à vous faire arnaquer des milliers d’Euros aussi bêtement ? Surtout, ne manquez pas de me révéler le montant exact de la somme d’argent que vous aviez envoyée.

Sophie G. : C’est au mois de Juillet 2014 que tout cela a débuté. Un soir je reçus un appel-vidéo par Skype d’une personne qui dit se nommer Edgardo. Il me dit qu’il est de nationalité italienne et est allé au Burkina Faso au chevet de sa fille Océane Edgardo, malade et hospitalisée dans un centre hospitalier d’Ouagadougou où vit la mère de la petite.  Il ajouta qu’il y fait des affaires dans le secteur de Vente de Marchandises diverses, Import/Export quelque chose comme ça. Aussi, il m’a dit que sa Société avait des problèmes de trésorerie et qu’il était régulièrement confronté à des tracasseries douanières et qu’il sollicite une aide financière afin de sauver sa fille gravement malade et qu’il consentait rembourser une fois retourné en France. Pris de compassion je n’hésitai pas à lui envoyer de l’argent.

Ke Williams Roger : détenez-vous toujours sur vous les reçus des différents transferts d’argent?

Sophie G : Bien sûr ! Premier envoi : 2000 euros le 05/08/2014 au nom de Sanogo Dramare /Route nationale du Cinquantenaire Burkina Faso.

Deuxième envoi : 3000 euros le 07/08/2014 au même destinataire

Troisième envoi : 1300 euros le 14/08/2014 au même destinataire

Quatrième envoi : 1500 euros le 27/08/2014 cette fois à ouattara Amadou, Bobo-Dioulasso

Cinquième envoi : 1500 euros le 28/08/2014 à Ouattara Amadou Bobo-Dioulasso

Sixième envoi : 1400 euros le 11/09/2014  à Golo Brahime,  Bobo-Dioulasso

Septième envoi (à deux destinataires): le 19/092014 3000 euros ensuite 300 euros à Ouattara Amadou Rue Benje bobo-dioulasso

Huitième envoi : 200 euros le 30/09/2014 à Ouattara Amadou.

Neuvième envoi : 1800 euros le 09/10/2014 à Ouattara amadou Boulevard de la Paix bobo-dioulasso.

Voilà pour les envois. J’ai arrêté car, il m’a dit qu’il prenait l’avion pour le Maroc où il dit s’est fait arrêter par la Douane, un mois de prison pour transport illicite de marchandises et qu’il avait besoin de 400 euros pour se sortir d’affaire. Alors là, j’ai dit niet. C’est ainsi qu’il s’est mis à m’injurier par des mots durs. Il était revenu se faire pardonner mais je l’ai écouté sans rien dire. Par ailleurs, j’ajoute que j’étais contrains de rembourser le faux chèque qu’il m’a fait envoyer par son ‘’Ami ‘’ qui vraisemblablement vit sur le sol français.

Ke Williams R. : Madame, permettez une question : Comment un européen peut-il se faire envoyer facilement des milliers d’Euros en se servant de Noirs ?

Sophie G. : Mr Ke, je vous dis que j’ai été envoûtée ! S’il vous plait, nous devons arrêter parce que ça me rend malade d’en reparler aujourd’hui (27/01/2014, NDLR) ! Mes enfants sont au courant du faux chèque contrairement aux différents envois que j’ai émis à l’ordre de cet inconnu de voleur. Je ne veux pas leur en parler car, j’ai honte de ce que j’ai fait.

Ke Williams R. : Je n’en reviens pas ! Je suis sidéré ! C’est incroyable, votre histoire! Madame, vous me permettez une indiscrétion ? Au début, y a-t-il eu une histoire d’amour, quelque chose comme ça entre vous ?

Sophie G : Pour répondre à votre question, je dirai qu’il m’avait promis une vie heureuse une fois revenu du Burkina Faso et que je serai la mère de sa fille Océane.

Ke Williams R. Ce mécréant vous a-t-il donné les noms des personnes avec lesquelles il disait être en affaires au Burkina Faso ?

Sophie G. : Non, Jamais ! Quand je posais une question, quand je posais une question pour en savoir sur la nature des affaires qu’il disait faire au Burkina Faso, il me disait : « bon, on arrête puisque tu ne me fait pas confiance. Je dois aller voir Océane à la Clinique qui souffre d’une fracture de la jambe ». Cette prétendue Océane venait me parler mais, au téléphone sans webcam et je ne comprenais rien de son français. Je lui ai demandé pourquoi il est allé faire les affaires en Afrique. Il m’a répondu que c’est après le décès de son épouse quand sa fille avait 4 ans qu’il n’avait plus l’envie de vivre en Europe.  Il faut dire qu’à la fin je me suis rendu compte qu’il se moquait de moi. Il m’a bien eu le salaud! S’il vous plait Mr Ke, nous devons arrêter ! Ça me brise le cœur de savoir que je me suis fait avoir comme une gamine.

Ke Williams R. : Madame, Que souhaitez-vous donc,

Sophie G. : Si vous le saisissez pour moi, ce sera une délivrance. Une chose que je demande : c’est qu’il soit attrapé le plus vite possible. Je crois qu’il m’a menti sur toute la ligne !

Sophie G. : C’est attristant, tout ce que vous venez de racontez. Je crois qu’il vous faudra faire désormais attention pour éviter de vous faire arnaquer tout le temps. Aussi, je pense que vos enfants doivent être informés. Vous êtes leur mère et ils sauront bien vous comprendre et sûrement vous aider à chercher à mettre la main sur le voleur. Madame, soyez forte, ne perdez pas espoir. Il sera pris un jour. Je vous dis merci d’avoir pris un peu de votre temps pour me relater votre mésaventure pathétique et révoltante. Surtout, je vous supplie de ne jamais songer à vous suicider à cause de cette affaire.

Sophie G. : Qu’il soit pris pour répondre de son acte. C’est tout ce que je souhaite.

Fin des échanges

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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