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[Culture/Interview] Madeleine Chicaya, une plus-value pour le cinéma ivoirien


Man, 03-08-2021 (lepointsur.com) Aide-soignante de formation, Madeleine Chicaya est une jeune dame ivoirienne originaire de la région du Loh–Djiboua, centre-ouest de la Côte d’Ivoire. Elle a pour passion le 7e art, dans lequel elle entend mener une  carrière de Cinéaste professionnelle.

Dans l’entretien que l’artiste a accordé à notre journal, la native de Oumé dévoile ses intentions et son premier produit Cinématographique qu’elle compte mettre sur le marché du Cinéma très prochainement. Interview.

Bonjour madame, présentez-vous  à nos lecteurs ?

Je suis Madeleine Chicaya, ivoirienne d’ethnie d’Ida et née à Oumé.

D’où est venue l’idée de faire du cinéma ?

Le cinéma, je l’ai en moi depuis ma tendre enfance. A l’école primaire, j’ai fait partie des clubs de théâtres, je suis dans le domaine artistique qui m’a value ma participation à Variétoscope. Les séries télévisées de “Comment ça va ?’’, de la RTI avec Akissi Delta et Djuédjéssi, m’ont beaucoup influencée.

Après le secondaire, j’ai fait une formation d’aide-soignante et j’exerce ce métier pour me réaliser et réunir quelques petits moyens, pour me lancer dans mon métier de rêve. Aujourd’hui, je suis en train de le réussir. J’ai des scénarios qui attendent d’être transformés en produits finis, n’eut été les difficultés financières. Je suis venue au cinéma pour mieux exprimer ce que je vis et ce qui est vécu par tout le monde.

Combien de scénarios avez-vous dans votre besace ?

J’ai au total cinq (5) scénarios pour l’instant. Tous parlent des faits de société vécus au quotidien. Le premier se nomme “Le trésor d’Ariel’’. Ce titre cache le prénom de mon fils. Cette histoire n’a rien avec celle de mon garçon. J’évoque dans ce film, la situation d’un enfant dont le père priorise l’entretien de ses plantations de café et cacao, au détriment de son enfant qui rêve d’aller à l’école. Prétextant que « les deux cultures de rente citées, pourraient mieux assurer l’avenir de son enfant. Le meilleur héritage en lieu et place de l’école ». Je trouve anormal qu’un gamin de cinq (5) ans, soit celui-là même qui au lieu d’aller à l’école, empreinte la piste qui mène aux plantations de café et de cacao de son père. Je condamne avec la dernière énergie cet état de fait. Pour moi, tous les enfants doivent de prime abord, aller à l’école et peut être après, entreprendre autre activité.

A quand la sortie de “Trésor–Ariel’’ ?

“Trésor-Ariel’’, n’est pas encore sorti pour des raisons liées au manque de moyens financiers. Je suis en train de frapper aux portes de bonnes âmes. Elles ne me les ont pas encore ouvertes. Cependant, je suis optimiste pour  ma carrière de Cinéaste

J’ai déposé des demandes d’aide un peu partout, auprès de certaines autorités dont je voudrais taire les noms par respect pour elles. Je voudrais, à partir de votre journal, les relancer et leur dire que leur fille attend la réponse de sa requête.

Quels sont véritablement  vos besoins et à combien les estimez-vous ?

Je suis dans le besoin d’une caméra de dernière génération. La location d’une caméra professionnelle coûte très chère pour nous autres. La journée est chiffrée à cinquante-cinq mille francs CFA (55 000frs). Les enregistrements peuvent s’étendre sur plusieurs jours, voire des mois. Ce n’est pas une mince affaire pour moi. Ajoutés aux frais de prestations des comédiens sollicités, cela fait beaucoup pour une débutante.

Que comptez-vous faire d’autre pour toucher la sensibilité d’autres personnes pour une aide ? 

Je voudrais m’adresser à l’Etat, à travers les ministères de la Culture, de l’Education nationale et son partenaire UNICEF : « Chères autorités gouvernementales, je suis Madeleine Chicaya. Je suis artiste cinéaste.  J’ai un projet de sortie de mon tout premier film, qui sensibilise sur l’importance de la scolarisation de l’enfant. J’éprouve des difficultés à réunir les moyens matériels et financiers pour réaliser mon rêve. Je voudrais venir par le truchement de ce message, solliciter de votre bienveillance, l’obtention d’une aide tant matérielle que financière pour atteindre mon objectif. Merci ».

Interview réalisée par Simplice Tiagbeu, correspondant à Man

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