Abidjan, 18-03-2020 (lepointsur.com) Les rapports entre le ministre Albert Mabri Toikeusse et le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix ne sont plus au beau fixe. Pour cause, le ministre ivoirien de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui a des ambitions de candidature à la prochaine élection présidentielle, ne serait pas d’accord avec le choix de son parti adoptif porté sur le Premier Ministre, Amadou Gon Coulibaly. Attirant ainsi, la colère et les critiques de certains cadres du parti unifié sur sa personne.

Dans une interview parue dans la presse, le député de Facobly, l’honorable Evariste Méambly, n’est pas allé du dos de la cuillère pour dénoncer le comportement de l’ancien ministre des affaires étrangères.

Pour lui, Mabri ne doit pas être “égoïste’’ envers son parti adoptif, car ayant bénéficié, en sa qualité de ministre, des privilèges du pouvoir en place. «C’est ce que lui-même a reconnu en disant, le jeudi dernier, lors de la réunion du Conseil politique du Rhdp, sans honte, qu’il a fait une photo dans le bureau ovale avec Obama», a indiqué M. Méambly. En ce qui concerne sa candidature, Méambly suppose que Mabri n’a pas assez d’audace pour se présenter à la présidentielle du 31 octobre 2020. Ce pourquoi il l’a invité
à prendre la mesure d’une candidature à la présidence de la République. «Cela n’est pas de la vuvuzela brésilienne. Ce n’est pas non plus la danse des échassiers. C’est plus sérieux que ça», a-t-il déclaré, tout en soulignant qu’il n’a aucun problème particulier avec lui.

Toutefois, le président du Groupe parlementaire “Agir pour le peuple’’ affirme ne pas pouvoir accepter que le ministre Mabri soit resté assis à la réunion du Conseil politique de notre parti au moment où, à l’appel du président Ouattara, tout le monde s’est levé dans la salle pour adouber le candidat désigné par la majorité des 19 intervenants.

«Lui seul ne s’est pas levé à la table de séance devant ses aînés que sont le vice-président Duncan, le président du Sénat, Ahoussou Jeannot, l’Inspecteur général d’Etat Ahoua N’Doli et autres», a-t-il précisé. Et d’ajouter que : «Pour ça, je pense que le directoire du Rhdp devrait en tirer les conséquences».

Justifiant son idée, Méambly a indiqué que Mabri peut aller dans les montagnes pour dire des contre-vérités à ses laudateurs et autres thuriféraires dans sa petite localité de Zouan-Hounien, qui n’a pas connu de développement. Continuant dans la même veine, il lui a donné quelques conseils. «J’informe mon frère de l’ouest Mabri, que les enfants adoptifs que nous sommes au Rhdp, devront connaître notre place. Car après le premier héritier du président Ouattara qui est le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, il y a les Ham Bak, Kandia, Amadou Soumahoro, Bacongo, Kafana Koné, Bictogo, Bandama Maurice, Anne Ouloto, Sidi Touré…», a-t-il conseillé à l’ex-ministre d’Etat.

En outre, le premier président du Conseil Régional du Guémon, a indiqué que Mabri est l’héritier de feu le général Robert Guéï et non celui du président Alassane Ouattara, toute chose qui ne le permet pas de succéder le Chef de l’Etat à la tête du Rhdp.

Par ailleurs, il a lancé un appel à tous les élus, président de régions, députés, sénateurs, maires Conseillers régionaux et municipaux pour qu’ils expriment leur désaccord publiquement par rapport à la position de Mabri.

«Car l’heure est arrivée de se positionner par rapport à la candidature à la présidentielle d’octobre 2020 du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly. Tous ceux qui ne le feront pas, seront considérés comme nos adversaires et traités de la sorte», a-t-il lancé. Avant de demander aux hauts responsables du directoire du Rhdp de faire annuler la comédie de cérémonie d’hommage au président Ouattara que Mabri prévoir organiser, le 18 avril 2020, à Daloa.

«Il faut faire annuler cette manifestation, car celui que tu veux fêter, ne peut pas te demander de te lever dans une salle et tu vas refuser. C’est irrévérencieux de sa part», a souhaité le député de Facobly.

Georges Kouamé

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