Sports

[Crise à l’Africa Sports d’Abidjan/L’entraîneur Diaby Almamy formel] « Il faut que les choses entrent dans l’ordre »


Abidjan, 19-04-2021 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: J’ai pu assister à la rencontre USC-Bassam-Africa Sports d’Abidjan (6e journée de la ligue 1, Poule A) ce samedi 17 avril 2021, au stade Robert Champroux de Marcory. Covid-19 oblige, une poignée de supporters à l’intérieur, beaucoup d’autres bloqués à l’entrée du stade. Il faut être invité soit, par un club, soit par la ligue professionnelle pour accéder au stade. Contrôle de la température et quelques gouttes de gel dans la paume, masque bien placé pour franchir le portail.

Première remarque à l’intérieur du stade, des journalistes de Sports, notamment ceux des radios sont en place et commentent pour leurs auditeurs respectifs le match. Quelques journalistes de la presse écrite sont également présents. Deuxième remarque, un coup d’œil dans la tribune officielle, pas de traces de Vagba Alexis et de Bahi Antoine. Les deux hommes qui se battent pour le contrôle de l’équipe de l’Africa Sports d’Abidjan. Troisième remarque, à la fin du match, long conciliabule entre les entraîneurs, les deux entraîneurs de l’Africa Sports d’Abidjan, Diaby Almamy (pour l’équipe Vagba), Comara Yacouba (pour l’équipe Bahi) et le frère Boli… Score du match, 1-1. L’équipe de l’Africa Sport a arraché le point du match nul dans les derniers instants du match. Après avoir pris un but, à la dernière minute, en première mi-temps. Une équipe volontaire, en panne d’efficacité et manquant de réalisme devant les buts. Conséquence logique de son vécu au quotidien… L’entraîneur DIaby Almamy en appelle au bon sens de tous. « Il faut que les choses entrent dans l’ordre ». Situation intenable !

Coach, comment expliquez-vous la prestation de l’Africa Sport d’Abidjan face à l’USC-Bassam ?

Diaby Almamy: Nous sommes dans une situation un peu complexe, vous le savez. Nous essayons de faire ce que nous pouvons, en tant que technicien. J’ai ma carrière, je fais très attention pour éviter les défaites. Je fais une équipe avec bloc bas pour éviter de prendre des buts et je fais tout pour obtenir un match nul. Peut-être dans l’avenir, quand tout va entrer dans l’ordre, les deux équipes vont s’entraîner ensemble.

Quand vous dites « situation un peu complexe » et que vous parlez de « deux équipes », comment ça se passe concrètement, votre semaine de préparation ?

D.A : Moi, personnellement, j’ai mon groupe qui travaille avec moi au nouveau Camp militaire d’Akouedo, toute la semaine. L’autre groupe s’entraîne à Yopougon. Le jour du match, nous nous retrouvons et chacun sort neuf (9) joueurs et nous essayons de jouer. C’est du jamais vu.

C’est du jamais vu en effet! Dans ce match face à l’USC-Bassam, on a vu une équipe de l’Africa, volontaire, notamment dans le dernier quart d’heure, en première mi-temps, elle a eu des occasions de marquer des buts mais manque d’efficacité, de réalisme… Ça peut s’expliquer par le fait que les joueurs manque de cohésion, de vécu collectif ?

D.A : Oui ! Mais la chance que j’ai, 90% des joueurs de Yopougon, ceux qui sont de l’autre côté, je les ai eus sous ma coupe pendant deux à trois ans. Ils se retrouvent encore avec moi. C’est facile pour moi de pouvoir travailler avec eux. Les ratés devant les buts, il faut reconnaître que c’est la conséquence du manque d’entraînement. Si l’équipe s’entraîne ensemble, il y a des situations que nous pouvons éviter.

Cinq matches, cinq matches nuls. Pour vous, c’est la logique des choses ?

D.A : Record Guinness! C’est la première fois, dans le championnat ivoirien, cinq matches, cinq matches nuls, c’est la première fois, en tant qu’entraîneur que je vois ça! Mais c’est la situation du club qui l’explique.

Quand vous retrouvez les deux groupes de la même équipe, quel est le discours que vous tenez pour être au moins sûr d’être entendu ?

D.A: Ma chance, j’ai ces enfants depuis lors à l’Africa Sports d’Abidjan, notamment dans les catégories jeunes et dans l’équipe réserve. Alors, quand je suis en face d’eux, ils savent que c’est un père qui leur parle. Donc le message passe facilement.

Quel est le message que vous souhaitez passer justement aux dirigeants, aux supporters de l’Africa Sports d’Abidjan ?

D.A : Vraiment, il faut de l’entente dans la maison. L’Africa Sports d’Abidjan ne mérite pas ça, en toute sincérité. Nous, en tant que techniciens, nous faisons de notre mieux, en semaine, pour rendre service aux supporters. Mais je pense que les semaines à venir, il faut que les choses entrent dans l’ordre.

Interview réalisée par Fernand Dédeh

Commentaires

commentaires