CPI/ Fatou Bensouda réclame Blé Goudé sans « délais »


"Charles Blé Goudé" dans sa résidence "protégée" Ph: Dr)

« Charles Blé Goudé » dans sa résidence « protégée » Ph: Dr)

La procureure générale de la Cour pénale internationale (CPI) s’est rendue à Kinshasa, jeudi 13 mars 2014. Fatou Bensouda a fait des déclarations sur quelques dossiers africains suivis de près à La Haye. Le point sur la position de la Cour concernant les groupes rebelles en République démocratique du Congo (RDC), la situation en Centrafrique et le cas de Charles Blé Goudé en Côte d’Ivoire.

Le sort de Charles Blé Goudé, ex-chef des jeunes patriotes de Côte d’Ivoire

Le 3 mars dernier, la CPI a demandé une nouvelle fois à Abidjan de le

Le transfèrement de Charles Blé Goudé à l CPI ne sera pas maintenant (Ph: Dr)

Le transfèrement de Charles Blé Goudé à l CPI ne sera pas maintenant (Ph: Dr)

transférer à La Haye. Les autorités ivoiriennes avaient demandé un délai de réflexion. Mais ce mardi à Kinshasa, Fatou Bensouda a renouvelé sa demande : livrer Charles Blé Goudé « sans délai » : « Les juges ont estimé qu’il n’y avait pas de bonnes raisons pour accorder plus de temps aux autorités ivoiriennes, explique la procureure générale. Nous continuons donc de leur parler et de leur demander de transférer Charles Blé Goudé à la Cour pénale internationale sans délai. Actuellement, nos enquêtes sont dans leur première phase, mais elles ne s’arrêteront pas avec l’inculpation de cette personne, nous continuons. Je ne pourrai pas vous dire qui est exactement visé, parce que je ne pense pas que ce soit la bonne chose à faire. Mais nous sommes en train d’enquêter. Je ne peux pas dire non plus que d’autres mandats d’arrêt sont prêts, mais les enquêtes se poursuivent. »

Le gouvernement ivoirien ne s’est toujours pas prononcé sur le cas de Charles Blé Goudé. L’ex-leader des jeunes du Front populaire ivoirien (FPI) proche de Laurent Gbabo fait l’objet d’un mandat d’arrêt international pour crimes contre l’humanité. La Cour pénale internationale a tout récemment exigé une nouvelle fois des autorités ivoiriennes son transfert à la Haye devant la CPI.

Le 3 mars 2014, la Cour pénale internationale a demandé pour la deuxième fois à la Côte d’Ivoire de transférer sans délai Charles Blé Goudé devant la CPI. Depuis, c’est silence radio à Abidjan. Le porte-parole du gouvernement précise seulement que les discussions continuent entre l’Etat ivoirien et la CPI. Depuis décembre dernier, Abidjan traîne des pieds sur ce dossier estimant que la justice ivoirienne a les moyens de juger équitablement l’ancien leader des Jeunes patriotes.

La CPI compétente sur l’exception de recevabilité

Du côté de La Haye, on ne remet pas en cause la bonne foi des Ivoiriens mais on précise que c’est la CPI qui devra trancher sur cette question. Fadi Abdallah, le porte-parole de la Cour pénale internationale : « Il faut d’abord soulever cette question devant les juges de la CPI et après, démontrer qu’effectivement il y a des poursuites au niveau national contre le même suspect et pour les mêmes faits allégués devant la CPI et, que le système judiciaire national a la capacité et la volonté de mener à bien ses poursuites. C’est ce qu’on appelle une exception de recevabilité qui n’a pas été soulevée jusqu’à présent et si elle était soulevée, ce sera au juge de la CPI de statuer ».

Les avocats de Charles Blé Goudé opposés au transfèrement

Mes Blédé Doha, Bobré Félix et Gbougnon Serges (Ph: Dr)

Quelques avocats de Charles Blé Goudé. De Gauche à Droite, Mes Blédé Doha, Bobré Félix et Gbougnon Serges (Ph: Dr)

Les avocats de Charles Blé Goudé eux aussi estiment que ce transfèrement ne se justifie pas et ils attendent de la fermeté de la part des autorités ivoiriennes. « Nous attendons du gouvernement de Côte d’Ivoire une décision ferme comme celle qui a été prise pour madame Gbagbo, que la compétence de la justice ivoirienne soit la seule à être évoquée dans cette affaire », explique Maître Gohi Bi. Reste que sur ce dossier éminemment sensible, la CPI poursuit ses enquêtes y compris vis-à-vis de personnalités aujourd’hui au pouvoir en Côte d’Ivoire. La procureur a réaffirmé qu’il n’y aura pas d’impunité et que d’autres demandes de mandats d’arrêt seront soumises au juge.

Serges Mignon

 

 

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