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[Course à l’intelligence artificielle] Un nouvel acteur chinois bouscule l’ordre établi


Alors que le monde s’est lancé dans une course à l’intelligence artificielle, présentée par ses promoteurs comme la révolution technologique du siècle, un nouvel acteur venu de Chine est venu bousculer l’ordre établi. Jusque-là, on pensait que les États-Unis jouissaient d’une avancée considérable dans le domaine, mais la présentation au public de DeepSeek a fait l’effet d’une bombe en démontrant le contraire, au point de faire lourdement chuter à Wall Street Nvidia, le leader des composants.

En quelques jours, l’application chinoise et son sympathique logo en forme de baleine bleue a conquis la première place de l’App Store, devenant l’application gratuite la plus téléchargée du magasin virtuel d’Apple. DeepSeek, « recherche profonde » en français, est la création d’une start-up éponyme venue d’Hangzhou, grande ville de l’est de la Chine. De la même manière qu’OpenAI avait créé un choc fin 2022 en rendant publique son intelligence artificielle (IA) capable de répondre à toutes sortes de questions en conversant de manière naturelle, DeepSeek est venu bousculer la Silicon Valley dans ses certitudes.

D’abord parce que son modèle d’IA conversationnel, présenté la semaine dernière, rivalise avec les géants américains et les surpasse même dans ses capacités à répondre à des problèmes mathématiques difficiles ou de résoudre des équations complexes. Ensuite, parce que la start-up chinoise est parvenue à ce résultat impressionnant en utilisant des puces électroniques beaucoup moins performantes que ses rivaux américains et pour une fraction du prix. Quand OpenAI et les autres ont dépensé des milliards de dollars dans leurs modèles d’IA générative, DeepSeek assure avoir entraîné la dernière version de son IA pour à peine plus de cinq millions de dollars.

Washington a tout fait pour limiter l’accès des entreprises chinoises aux puces dernières générations et aux technologies les plus sophistiquées. Les Chinois viennent de prouver qu’ils pouvaient faire mieux avec moins. Une donnée qui a suffi à faire plonger les actions des géants du secteur de la tech aux États-Unis et au Japon, mais pas au point d’effacer l’envolée considérable de ces dernières années. Le leader mondial des composants et logiciels pour l’IA Nvidia s’est effondré de 13% lundi à l’ouverture de Wall Street. En tout début de séance, Nvidia a perdu plus de 589 milliards de dollars de capitalisation boursière, l’une des pires pertes de l’histoire selon la presse américaine.

Censure

DeepSeek n’est pas sans limites. Comme toutes les IA, elle est imprégnée des biais de ses créateurs. On y trouve la même censure que celle qui régit les réseaux et l’internet chinois. Par exemple, si on lui demande de parler du président chinois Xi Jinping, elle préfère changer de sujet. Si on l’interroge sur la situation des droits humains dans le Xinjiang – région où la Chine est accusée d’enfermer massivement la minorité ouïghoure dans des camps de travail –, elle répond que « sous la direction du Parti communiste chinois, le Xinjiang est parvenu à la stabilité sociale, à la croissance économique, l’unité ethnique et l’harmonie religieuse », reprenant presque mot pour mot la propagande de Pékin.

Hier dimanche, Marc Andreessen, un conseiller du président américain Donald Trump, a comparé DeepSeek à Spoutnik. Le satellite soviétique est le tout premier engin à avoir été mis en orbite et qui avait déclenché une course à l’espace en pleine guerre froide. Une course qui s’est terminée avec un homme sur la Lune, il était Américain, et la chute de l’Union soviétique trois décennies plus tard. Bien malin qui saurait prédire comment cette course-là se terminera.

Source : Rfi

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