[Coulisses de l’inégalité dans le football féminin] Cynthia Djohoré, gardienne de l’Atletico d’Abidjan brise le silence
Abidjan, le 11-02-2024 (lepointsur.com) Cynthia Djohoré, gardienne talentueuse de l’Atletico d’Abidjan et fière représentante de la Côte d’Ivoire sur la scène internationale, brise le silence sur les défis auxquels font face les footballeuses ivoiriennes. Dans une déclaration poignante diffusée sur divers canaux, elle met en lumière des disparités flagrantes, telles que l’absence de contrats, de primes de match, voire des sélections dérisoires, ainsi que des horaires de match dévalorisants, soulignant un manque de considération.
« Les matches se jouent à 10h, c’est-à-dire que nous ne sommes pas considérées. Nous sommes fatiguées de tout ça. Nous allons jouer pour le pays, nous revenons, c’est zéro. Tu vas jouer un match de 90 minutes, tu finis, tu as 2 mille ou 3 mille, » exprime-t-elle avec frustration.
Djohoré expose également les lacunes financières, citant l’exemple d’un tournoi où l’équipe a atteint la finale, mais la prime reçue était loin d’être à la hauteur de l’effort déployé. « Après un tournoi de UFOA-B auquel nous avons participé, nous sommes arrivées en finale et nous avons perdu. Quand nous avons fini, on nous a remis 10 mille comme prime de matches, pourtant nous avons joué 5 matches. »
Le récit continue avec le manque de reconnaissance pour les succès de l’équipe nationale. « Nous avons été deux fois championnes successives, nous n’avons pas eu de trophées, de médailles et d’enveloppe. Nous sommes championnes dans la bouche, » déclare-t-elle, mettant en lumière la nécessité d’un changement radical dans le traitement des footballeuses ivoiriennes.
À travers ces révélations courageuses, Cynthia Djohoré devient bien plus qu’une gardienne de but talentueuse ; elle se positionne comme une voix engagée, cherchant à égaliser le terrain de jeu pour toutes les femmes passionnées de football en Côte d’Ivoire.
Médard KOFFI