Côte d’Ivoire/Sons discordants autour de la Cei : Attention à la corde qui se raidit
Alors que l’on s’y attendait le moins, le Fpi (Front populaire ivoirien), la principale formation politique de l’opposition ivoirienne a, à l’issue d’un comité central tenu le samedi 13 septembre 2014, officiellement annoncé son retrait de la Commission électorale.
Le faisant, cette formation politique protestait vigoureusement contre la réélection de Youssouf Bakayoko à la tête de l’institution chargée d’organiser les élections en Côte d’Ivoire.
Le Front populaire ivoirien justifie ce retrait par le fait que la présence de celui-ci rappelle de douloureux souvenirs. Eu égard aux résultats du second tour de l’élection présidentielle de 2010.
Il n’en fallait pas plus pour que ce retrait inattendu crée le buzz au plan national. Au sommet de l’Etat, le Président de la République en a fait sa préoccupation principale.
En visite d’Etat dans la région de l’Iffou, il a d’abord recommandé le retour du parti de Pascal Affi N’Guessan. Puis de hausser le ton avec l’annonce du maintien de Youssouf Bakayoko à la tête de la Commission électorale indépendante.
Enfin, Alassane Ouattara a proposé de mettre de côté la Cei dans l’organisation des élections générales de 2015. « La commission électorale est créée dans les pays en crise, les pays où il est nécessaire de mettre tout le monde ensemble pour palabrer », a justifié le Chef de l’Etat.
Comme l’on peut le remarquer, la Commission électorale n’a pas fini d’éveiller les passions. Pendant ce temps, le temps n’arrête pas de courir inexorablement vers 2015.
La décision du Président attendue
S’il y a une décision sur laquelle les populations attendent le Président de la République, c’est bien celle concernant la Commission électorale indépendante. Il lui appartient donc de prendre une décision courageuse pour la dissoudre et confier l’organisation de l’élection au ministère de l’Intérieur.
La dissolution de la Cei serait pour la Côte d’Ivoire, un acte salutaire qui permettrait au pays d’économiser de l’argent plutôt que d’engloutir des sommes faramineuses pour le traitement de nombreux commissaires.
Bien entendu, cette décision contribuerait à mettre tout le monde d’accord. D’autant qu’avec le ministère de l’Intérieur, c’est plutôt le gouvernement qui serait plus impliqué.
Aucune formation politique n’aura à claquer la porte parce que la direction de la commission ne lui revient pas. La Côte d’Ivoire s’en porterait mieux et sa démocratie serait un bel exemple.
Si ce n’est pas le cas, il va falloir trouver une solution centriste au problème de la Commission électorale indépendante pour éviter la situation post-crise qu’ils ont connue après la proclamation des résultats du second tour de l’élection présidentielle de 2010.
Idrissa Konaté