[Côte d’Ivoire] Voici pourquoi le Gouvernement doit préciser les lieux de détention des citoyens arrêtés
Abidjan, le 16-08-2020 (lepointsur.com) Mme Pulchérie Edith Gbalet présidente de l’Aternative citoyenne ivoirienne (ACI) et deux autres de son mouvement sont introuvables depuis samedi après-midi, selon plusieurs de ses proches.
‘’URGENT !
Pulchérie Edith Gbalet Présidente de ACI, a été arretée dans la soirée d’hier à Yopougon par des hommes encagoulés, la milice de dramane ouattara, et conduite à l’Hotel Sebroko.
Informés de cette situation, les meneurs de la contestation populaire ont affirmé que l’arrestation de la camarade Pulcherie est une raison supplementaire pour ne pas relacher la mobilisation et que desormais rien, ni personne ne pourra arrêter la détermination du peuple pour plus de Justice et de Liberté.
Courage Pul, le peuple continuera le combat et se battra pour ta libération.
Tous dans les rues demain Lundi pour dire NON au 3è mandat’’. Tel est l’alerte qui circule sur les réseaux sociaux.
Joint par téléphone, l’une des responsables membre de l’ACI a confirmé l’information et indiqué qu’elle est introuvable avec deux autres membres avec qui elle était.
Le 10 août 2020, Mme Pulchérie Edith Gbalet a adressé un courrier d’information dont nous avons copie de la décharge au ministre ivoirien de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation pour ‘’information’’.
Au nom de son mouvement qui, selon elle, regroupe 40 organisations non gouvernementales, décide de ‘’manifester à travers tout le pays le jeudi 13 août 2020’’. Ce, pour protester contre la décision du Président de la République de briguer un 3e mandat.
Dans un communiqué du jeudi 13 août, le ministre de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation, Sidiki Diakité, indiquait qu’‘’à ce jour, les services administratifs compétents n’ont fait l’objet d’aucune saisine de la part de formations politiques ou d’organisations de la société civile’’, rappelant, par ailleurs ‘’ les manifestations sur la voie publique sont soumises à des procédures administratives légales permettant de les encadrer et de garantir la sécurité des participants et des populations’’. Avant d’informer les organisateurs des manifestations projetées que ‘’celles-ci, n’ayant pas respectées, les procédures appropriées, ne sont pas autorisées.’’
Est-ce pour cette raison que le code de la procédure pénale ivoirien doit violer la règle ? Seules les autorités sécuritaires qui détiennent Mme Pulchérie Edith Gbalet ‘’en lieu secret’’ depuis quelques heures, ont la réponse à la question. Le code de procédure pénale en son article 2 stipule ce qui suit : « Toute personne mise en cause ou poursuivie est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité ait été judiciairement établie ».
Aussi, dans ses dispositions pertinentes, le nouveau Code de procédure pénale ivoirien mentionne que dans l’heure de l’arrestation, le prévenu doit être informé de l’identité du service qui l’arrête et des motifs de l’arrestation.
Par ailleurs, il est donné au prévenu le droit d’informer ses proches, son avocat du lieu de sa détention.
Ajouté à cela, l’article 717 stipule « Les inculpés, prévenus et accusés soumis à la détention préventive la subissent dans une maison d’arrêt ».
Enfin, le temps de la garde à vue est strictement encadré dans le nouveau Code de procédure pénale de la Loi n°2018-975 du 27 décembre 2018 portant Code de procédure pénale.
A moins de trois mois de la présidentielle ivoirienne de 2020, la crise préélectorale s’annonce sous de mauvais auspices avec des morts et plusieurs arrestations de la crise née de voir Alassane Ouattara de briguer un 3e mandat en violation de la Constitution de 2016.
Kpan Charles