[Côte d’Ivoire/Visite d’Etat] Entre espoir et soulagement, le Hambol se confie au président Ouattara
Katiola, 03-12-2019 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo L’émotion a étreint ton camarade le samedi 30 novembre 2019. Il est sorti des limites. Pour la première fois depuis 2011 et en public, l’homme a évoqué son subconscient, sa dignité bafouée pendant sa longue marche vers le pouvoir. Il est sorti de la «réserve étatique» comme l’indiquait la visite dans le Hambol pour attaquer ses opposants. Un moment, les observateurs ne savaient plus, qui, du président de la République ou du président de Parti, militant et partisan parlait!
On peut le comprendre… Il était sur les terres qui l’ont soutenu. Mais des terres qui tanguent, après le passage du «crusheur».
La plupart des hommes et des femmes, des vieux et des jeunes qui étaient entassés dans l’enceinte du stade Général Thomas d’Aquin étaient certes des militants de son bord politique. Mais il y avait aussi des représentants de l’Etat, des responsables administratifs, l’administration est et doit demeurer dépolitisée, des républicains, des militants des autres partis qui sont venus saluer Le Chef de l’Etat. Il y avait là, la Côte d’Ivoire en miniature.
Ton camarade a parlé. Beaucoup dit. «Il n’y a pire pour un Ouattara que sa dignité bafouée. Ma dignité a été bafouée. Mais j’ai pardonné. Je vous demande de pardonner aussi».
Ton camarade ne veut pas laisser le pays à ceux qu’il accuse de l’avoir détruit… «c’est trop facile», a-t-il martelé. D’où sa décision de demeurer sur la scène politique, d’être candidat pour 2020 «si les gens de sa génération sont candidats».
Certains ont alors dit que les prolongations de la bataille de succession du président Houphouët-Boigny de 1993 entre «les fils naturels» et «les fils adultérins» (les mots ne sont pas de moi), se joueront en octobre 2020. Peur sur le pays!
Faut-il vraiment craindre ? Ne jouons pas les oiseaux de mauvais augure. Ne jouons pas non plus les autruches!
Ton camarade s’est évertué à nous rassurer : «il n’y aura rien ! Tout se passera bien! Ne faites pas peur aux Ivoiriens». Assurances contagieuses. Mais le ton de son discours de Katiola laisse penser le contraire.
J’apprends que le Bouddha de Daoukro va parler. Ah tchê, dis aux doyens là de «sciencer». Ils sont les têtes du pays, ce n’est pas à nous autres, les genoux de porter le chapeau…
Dans le Hambol, comme dans le N’zi, ton camarade a été au contact direct des réalités du pays profond. J’ai la nette impression tout le monde attend les visites d’Etat pour entreprendre. Pour répondre aux besoins primaires des populations. Il faut le dire à ton camarade : il faut peut-être pousser le pion de la décentralisation un peu plus loin. Les questions d’adduction en eaux potables, de forages, d’électrification des villages, de pistes villageoises à reprofiler, des centres de santé, des problèmes de sécurité, de la lutte contre l’orpaillage clandestin, doivent relever des collectivités locales…
En regardant le Hambol, j’ai pensé aux fêtes tournantes qui ont bercé notre enfance… Pourquoi ne pas y songer ? On reprend les fêtes là où «Le Vieux» les avait laissées !
J’ai été impressionné à Katiola par les témoignages bénéficiaires des fonds d’aide aux femmes (FAFCI). Des prêts de petits montants qui sortent les femmes de la misère, de la pauvreté et quand elles sont bien encadrées, les rendent autonomes. «J’avais un restaurant. Ça ne marchait pas fort mais je n’avais pas d’autres choix. On m’a parlé du FAFCI, j’ai emprunté au départ 100 mille FCFA Puis 300 mille, 400 mille… Aujourd’hui, grâce au FAFCi, j’ai pu acquérir un terrain à 450 mille à Katiola…». Des prêts remboursables sur douze mois… Pour les femmes battantes, les Letagonin, c’est une belle fenêtre…
Il faut mieux expliquer le FAFCI et en faire la promotion dans nos villes et villages…
Une femme heureuse, c’est une famille qui gagne…
Fernand Dédeh, (journaliste indépendant) envoyé spécial dans le Hambol
NB : Le titre est de la rédaction