Bouaflé, 26-09-2020 (lepointsur.com) A l’occasion du meeting de clôture de la visite d’Etat du président de la République, Alassane Ouattara dans la région de la Marahoué, le Premier Ministre ivoirien Hamed Bakayoko s’est prononcé sur la situation socio-politique du pays.

Alors qu’il dressait le bilan des visites d’Etat entrepris par Alassane Ouattara depuis 2012, le chef du gouvernement s’est laissé emporter par l’émotion et a transformé la cérémonie en un mini-meeting pour le candidat du Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) à la présidentielle d’octobre 2020.

« Monsieur le président voilà votre bilan porté par ces visites d’Etats, là où on attend le bilan des autres, là où on nous demande de désobéir », a lancé Hamed Bakayoko devant les milliers de personnes venues au stade municipal de Bouaflé pour prendre part à cet ultime étape du séjour d’Alassane Ouattara dans la Marahoué.

Parlant de la situation socio-politique de la Côte d’Ivoire, le ministre de la défense a indiqué que certains partis politiques de l’opposition ne savent pas ce qu’ils disent.

« Monsieur le président s’ils continuent… la semaine prochaine nous avons encore beaucoup de travail, le dernier Conseil des ministres avant les élections, nous allons traiter et travailler pour nos parents planteurs sur la fixation du prix du cacao. Mais après ça monsieur le président, s’ils continuent nous aussi on va vous désobéir un peu. Vous avez demandé de ne pas répondre mais monsieur le président s’ils continuent, on va vous désobéir un peu. Parce qu’ils insistent à la violence, à la rébellion et à la désobéissance. Et souvent, c’est des biens publics achetés chèrement qui sont détruis. Des bus qui servent aux populations. Monsieur le président nous n’allons plus accepter. Si vous lancer un appel, si vous lancer un appel… On se tait parce que nous on ne sait pas se fâcher à moitié. Quand on se fâche, on se fâche sérieusement. Si vous lancez un appel et qu’à la fin de la journée s’il y a des destructions des biens privés ou publics, le soir on sera devant votre maison pour vous apporter la note », s’est prononcé sur la situation socio-politique actuelle de la Côte d’Ivoire celui que les ivoiriens nomment affectueusement “Hamback’’.

Continuant dans le même ton, Hamed Bakayoko a lancé des pics à l’opposition et surtout aux adversaires d’Alassane Ouattara à la présidentielle d’octobre 2020.

Affirmant qu’ils sont jaloux de leur propre pays parce qu’étant jaloux d’Alassane Ouattara. « Chacun a eu l’opportunité de diriger, mais libre à vous. Vous aurez pu faire comme lui. Ça coûte en énergie, en concentration, en travail. Vous aurez pu faire des visites d’Etat. Mais on vient ici les parents nous disent c’est la première fois on a vu un président. Mais ils sont obligés d’être contents de le voir, ils sont obligés de l’aimer. C’est la vérité, elle est toute simple. Vous fésiez quoi ? vous étiez où ? », a dit Hamed Bakayoko.

Même si cela a semblé plaire aux populations sorties nombreuses pour la circonstance, il faut dire que le moment n’était pas approprié pour tenir un tel discours. En effet, une visite d’Etat est un véritable plan stratégique pour un chef d’Etat d’impulser le développement dans une région. En faisant cela, le chef du gouvernement confond les habitants de la région qui étaient venus voir le président de la République pour lui dire merci pour la réalisation d’importants projets d’infrastructures socio-économiques dans leur cité.

La Côte d’Ivoire s’apprête à élire son futur dirigeant pour les 5 prochaines années. Le samedi 31 octobre prochain, les Ivoiriens seront appelés à élire leur nouveau président de la République. 4 candidats sont en lice. Il s’agit de Henri Koanan Bédié, président du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Pascal Affi N’Guessan, président du Front populaire ivoirien (Fpi), Kouadio Konan Bertin (indépendant) et Alassane Ouattara, candidat du RHDP, parti au pouvoir.

Comme prévue par la loi fondamentale ivoirienne, la campagne électorale est ouverte depuis le jeudi 15 octobre 2020. Elle va prendre fin le jeudi 29 octobre 2020 à minuit, soit une durée de 15 jours.

Georges Kouamé, envoyé spécial dans la Marahoué

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