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[Côte d’Ivoire/Visite d’Etat dans la Marahoué] Alassane Ouattara imprégné des attentes et besoins des populations de Zuénoula


Zuénoula, 25-09-2020 (lepointsur.com) Pour le troisième jour de sa visite d’Etat dans la région de la Marahoué, Alassane Ouattara s’est rendu à Zuénoula, centre-ouest de la Côte d’Ivoire, ce vendredi 25 septembre 2020.

Le président ivoirien était dans ce département pour animer le deuxième meeting de son séjour dans la région. Cadre d’échanges, d’écoutes et de partages entre Alassane Ouattara et ses populations, cette activité a permis aux populations de Zuénoula d’émettre des doléances à l’endroit de leur président de la République.

Prenant en effet la parole au nom de ses parents Gouro, Séhi Bi Koué Alphonse, a présenté les attentes et besoins du département en matière de l’éducation, de l’hydraulique, de la santé, de développement, etc, au chef de l’Etat.

Nous vous proposons, l’intégralité de son discours ci-dessous :  

Je suis très heureux de prendre la parole au nom des populations de Zuénoula, pour cette première visite d’Etat qu’un président de notre pays, la Côte d’Ivoire, effectue dans la région de la Marahoué, précisément à Zuénoula.

Excellence Monsieur le président de la République, je voudrais tout particulièrement et sincèrement que vous acceptez nos sincères remerciements pour avoir fait ce déplacement dans cette partie de la Côte d’Ivoire, longtemps oubliée et occupée par les Gouros et les peuples autochtones et allogènes.

Le département de Zuénoula couvre, Monsieur le président de la République une superficie d’environ 15 000 Km2, soit environ 1% du territoire national. Il est composé de 7 sous-préfectures, à savoir Zuénoula, Zégoufla, Zanzra, Kanzra, Gohitafla, Mamilidji et Iriéfla. Avec une population, Monsieur le président de la République d’environ 250 000 habitants, le département regorge d’énormes potentialités socio-culturelles et économiques reconnues tant qu’au plan national qu’au plan international, je vous en citerais 4.

La danse Zaouli, inscrite au patrimoine culturel de l’UNESCO est originelle de Zuénoula. Les pierres taillées de Guohitafla, font parties des merveilles de la Côte d’Ivoire. Zuénoula fait partie des zones et des régions les plus grandes productrices de vivriers et de cultures industrielles. Vous aurez donc à savoir, Monsieur le président de la République que la majorité des grandes commerçantes de vivriers de renoms sont originaires de Zuénoula. Nos braves mamans qui ont en charge plus de 60% de la fourniture du vivrier de la Côte d’Ivoire, sont de Zuénoula. On peut citer, Monsieur le président de la République, feu Rosalie fondatrice du marché Gouro d’Adjamé Roxy, feu Zamblé Lou Madeleine, fondatrice du marché Gouro d’Adjamé, feu Botty Lou Rosalie, présidente de Cocovico-Marché d’Angré, Mme Irié Lou Colette, Mme Marceline Baya épouse Vanié, présidente du SIRAVECI, pour ne citer que celles-là.

Excellence Monsieur le président de la République malgré tous ces atouts, notre département reste confrontée à d’énormes défis qui peuvent être relevés si nous nous donnons la pleine mesure. Notre région est la dernière que vous visitez, loin de nous frustrer, Monsieur le président de la République, cette situation nous réjouis. Parce que, nous le savons, le dernier enfant est toujours le plus aimé. Nous sommes convaincus d’obtenir de vous, comme un bébé de dernier, le maximum. Oui peuple de Zuénoula, nous sommes aujourd’hui en face du père, donc capable de lui demander tout. Tout ce dont nous avons besoin. Excellence Monsieur le président de la République, nous sommes persuadés que vous avez gardé le meilleur pour cette visite qui sonne la fin de vos visites d’Etat dans notre pays. Nous sommes persuadés que vous donnerez tout ce dont nous avons besoin et ce que vous n’avez pas donné dans les autres régions. Nous vous remercions d’avoir eu l’ingénieuse idée, Monsieur le président de la République, de nous avoir gardés pour la fin. Parce que vous êtes ici chez vous, et il n’y avait pas d’urgence. En effet, nos anciens nous ont enseigné que nous sommes vos alliés Monsieur le président de la République. Bon arrivé chez vous ! Et en Gouro on dit Idaa Monsieur le président.

Populations de Zuénoula, je voudrais, en votre nom, émettre quelques doléances issues des urgences de notre département. Au plan administratif et politique, la région de la Marahoué, fait partie des régions les plus vaste de la Côte d’Ivoire Monsieur le président de la République, sinon la plus vaste. Ainsi, afin de maitriser les investissements pour un développement harmonieux de cette partie de la Côte d’Ivoire, les populations vous prient, Monsieur le président de la République, “fils’’ de Zuénoula, de créer la région du Zaouli, avec pour chef-lieu de département Zuénoula. L’érection de Guohitafla en département. En effet, Guohitafla est une sous-préfecture qui a été créée en 1961, c’est-à-dire, j’ai aujourd’hui plus de la cinquantaine et je n’étais pas encore né. La création de 4 nouvelles sous-préfectures pour renforcer la future région du Zaouli et le futur département de Gouhitafla. La création de nouveaux sièges de députés car, Monsieur le président de la République, le député Zuénoula/sous-préfecture couvre 60 villages géographiquement éloignés et celui de Gohitafla en couvre 40 qui sont dispersés. L’érection de tous les chefs-lieux de sous-préfecture en communes. Enfin, nous voulons rapprocher la justice de nos populations nous demandons un tribunal à Zuénoula.

Au point de vue sécuritaire, le département est doté d’un seul commissariat et de deux gendarmeries pour 250 000 habitants. Cela est insuffisant pour lutter contre les coupeurs de routes et autres bandits de grands chemins qui écument nos populations. Ainsi, nous demandons la création d’un commissariat de police et la création de brigades de gendarmerie dans chacun des 5 sous-préfectures existantes et dans les autres à venir.

Au plan de l’éducation et de la santé, la transformation de l’unité mobile de formation de Gohitafla en un véritable centre formation professionnel. La construction d’un nouveau lycée à Zuénoula, parce que nous n’avons qu’un seul. La construction de 4 nouveaux collèges de proximité. La supression, Monsieur le président de la République, et ça, ça nous va vraiment de cœur de toutes les classes en matériaux précaires, dites classes en papons, soit un total de 343 classes pour l’ensemble des 7 sous-préfectures. L’érection du centre de santé de Gohitafla en hôpital général.

Au plan de l’hydraulique et de l’électricité, la construction de châteaux d’eau dans tous les chefs-lieux de sous-préfectures et la réalisation de forages dans les lieux où ça n’a pas été possible. L’extension du réseau électrique de l’ensemble des 7 sous-préfecture et l’électrification des villages qui ne le sont pas encore.

Au plan de la promotion des hommes le département compte, Monsieur le président de la République, de nombreux cadres qui ne demandent qu’à être valorisés. C’est pourquoi, pour être plus précis, le département vous prie Monsieur le président de la République, de mettre en place une véritable politique de promotion de cadres du département de Zuénoula.

Par ailleurs, comme je l’ai dit tantôt, le département de Zuénoula est la terre d’origine de nos mères pionnières des marchés Gouro de Côte d’Ivoire. Nous souhaitons que des appuis techniques et financiers et une assistance à la formation leur soient accordés pour la modernisation de leurs activités.

Enfin, en comme je l’ai dit, on réserve toujours le meilleur pour la fin, Monsieur le président de la République, si je ne le dis pas je ne sortirais pas d’ici. C’est pour quoi, la construction du barrage de Kossou en 1971 a apporté beaucoup à l’économie ivoirienne mais a enclavé une partie de notre région, le département de Zuénoula. Le salut de ses populations viendrait de la mise en l’état de la voie reliant Gohitafla à Béoumi, en passant par Bouayaokro. Le bitumage de l’axe Zuénoula-Daloa, une des voies nourricières principales de notre pays, qui relie 2 chefs-lieux de départements et qui traverse 2 chefs-lieux de sous-préfectures, et qui n’est toujours pas bitumé.

Nous demandons, ce pont qui date de l’époque coloniale, nous vous prions Monsieur le président de la République de nous le replacer. Le pont de Zuénoula. Vous avez dû faire ce chemin ce matin et vous avez vu la gravité de la situation parce que, étant de l’AGE-ROUTE, Monsieur le président de la République, ses suspensions ne tiennent plus.

Excellence Monsieur le président de la République, nous demandnons également le bitumage de l’axe Zuénoula-Vavoua, Zuénoula-Mankono, Zuénoula-Gohitafla-Kounahiri, Gohitafla-Mamilidji. En somme comme vous le constatez Monsieur le président de la République, c’est un véritable plan Marchal qu’il faut pour notre développement.

Excellence Monsieur le président de la République, je ne saurez terminer mes propos sans citer ceci. Un de vos très proches collaborateurs disais un jour à un séminaire : « Celui qui n’a pas de mémoire meurt pauvre ». Oui, Monsieur le président, le peuple Gouro sait se souvenir de son bienfaiteur. Pour terminer mes propos, je voudrais vous remercier, très sincèrement, au nom de mes parents et au nom de tous les cadres du département pour l’électrification de la presque totalité de nos villages. Pour l’installation et la réparation de pompes hydrauliques. Merci Monsieur le président de la République, d’avoir rendu immortel le peuple Gouro, en gravant dans le Mame l’identité représentée par la danse Zaouli depuis le 6 décembre 2017.

Président ADO, I’Bôh, I’Bôh tchéliva Drôvou. Excellence Monsieur le président, par ma voie, le peuple Gouro vous prie de recevoir ses sincères remerciements et vous dit que vous êtes ici chez vous. Car, entre Sénoufo et Gouro quand l’un demande l’autre ne peut refuser. Je vous remercie !

Propos retranscris par Georges Kouamé, envoyé spécial dans la Marahoué

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