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[Côte d’Ivoire/ Crise à l’UNJCI] La recette de Honorat De Yedagne pour sauver l’union


Abidjan, 25-07-2019 (lepointsur.com) Ancien président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (Unjci), de 1998 à 2003, Honorat De Yedagne par ailleurs ex-directeur général du groupe Fraternité matin, s’est prononcé sur la crise qui secoue la faîtière des journalistes de Côte d’Ivoire.

L’ex-président de l’Unjci qui dit sa colère  quant à la bagarre ‘’rangée’’ entre les différents camp qui a empêché le déroulement du 10è congrès, le dimanche 21 juillet 2019, à Auditorium du Ministère des Affaires étrangères à Abidjan-Plateau. Aussi, donne-t-il sa position sur cette crise qui alimente l’actualité ivoirienne. 

°L’intégralité de son message

Accordons nous tout d abord pour prendre de la hauteur voire de la distance par rapport au chaos qui nous menace.

Ce que révèle le système des procurations depuis 2012 et plus précisément en 2016 c’est l institutionnalisation des élections par la fraude en l occurrence l’achat de voix et de consciences. Un tel système clientéliste délégitime le président élu qui n est plus un lieu d’exemplarité  mais une machine a distribuer des prébendes : plaire pour se maintenir,  exposant  ainsi notre Union à un affaiblissement moral, une union sans repères ni aucune  référence.

C’est pourquoi, il ne faut pas prendre la conséquence, (c.-à-d. le problème des procurations) pour la cause : la crise de légitimité et de leadership induite par la crise morale (achat de voix)…

°N’est-il pas temps de réfléchir  au  rôle et à la place de l’argent dans nos élections.

Un témoignage: lorsque j’étais candidat, au renouvellement de mon second mandat, un autre candidat m avait proposé un deal de ce genre qu’il chiffrait à 2 millions de nos francs afin qu’il se retire en ma faveur … Je m’y étais catégoriquement refuse: je lui ai répondu: allons aux élections.

Lorsque nous introduisons l argent dans les élections nous cessons d’être des donneurs organiques de  leçons face à nos grands donneurs d’ordres dans l’espace politique et économique. Et sans le vouloir, tout en le voulant, nous devenons  non la solution mais le problème  du « Mal ivoirien » Et donc  partie intégrante de ce mal. Autrement dit nous contribuons à notre façon à l’émergence  par  » l’Economie du faux  » qui gouverne notre pays depuis l’ère Houphouët…

°Le « mal ivoirien » nous rattrape comme il a gagné tous les interstices de notre société.

Ce mal hier encore ne touchait que nos rédactions et nos journalistes. L’Unjci en avait été préservée pendant plus d’une décennie. Aujourd’hui, toute la Côte d’ Ivoire sait désormais  que ce mal était tapi dans notre organisation phare depuis longtemps …Le temps où on se battait pour que les Tapé Koulou et consorts restent loin de nous est révolu…

°Les tenants de l’école de Tapé Koulou sont mêmes à la manœuvre…

Mais avec cette crise a l’Unjci nous avons touché le fond: les trois  acteurs principaux se connaissent quant à leur aptitudes à servir le Faux pour se hisser au plus haut (, Relire encore  Baudelaire mieu) Ils savent qu’ils peuvent compter sur notre précarité pour s’acheter des consciences serviles et des voix. Le journaliste ivoirien à leurs yeux a un prix, le Prix du renoncement Existentiel. Et évidemment à ce jeu c est le meilleur enchérisseur ou le plus nanti  qui emporte la mise…

°Est-ce pour autant qu’il faut abandonner???

A l’image de la société ivoirienne, l’Unjci a besoin d’une Nouvelle Verticalité. Nous nous devons  vaille que vaille de  restaurer notre organisation en lui redonnant de la Colonne vertébrale pour lui éviter qu’elle soit le champ de prédilection des Invertébrés Moraux.

Toute solution à cette crise qui ne prend pas en compte cette Exigence de Verticalité c’est-à-dire, ce parti pris décisif pour Des élections propres, sans achat de voix nous conduirait à hypothéquer l’avenir de notre Union. Les politiques nous infantilisent suffisamment au quotidien pour que nous-mêmes devenions les fossoyeurs de notre propre dignité…

°A mes yeux, il y a deux façons de sortir de cette crise:

Une sortie de crise par le bas, la solution ASK et Fernand Dedeh et tous les tenants de la thèse fort réductrice  selon laquelle ce n’est qu’un problème de  définition des modalités d’utilisations des procurations. Une sortie par le haut qui concilie l’Exigence d’Elections propres et le Respect des Textes sans donner dans le fétichisme loin des « petits arrangements. »…

Pour ma part,  je suis du camp de ceux qui pensent que, notre Union doit grandir si elle veut voir, la Côte d’Ivoire  grandir aussi. Lorsque nombreux seront ceux qui auront choisi le camp de la Verticalité Citoyenne  alors nous pourrons nous retrouver pour mettre les valeurs éthiques et citoyennes au service de notre Union en  la faisant sortir à jamais de l’Économie du faux qui n’a que tant prospéré dans nos rangs…

Une contribution de Honorat De Yedagne

NB : le chapeau est de la rédaction

 

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