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[Côte d’Ivoire/Situation sociopolitique] Une cinquantaine de militants ou sympathisants de l’opposition détenus à la prison d’Adzopé libérés


Abidjan, 05-02-2021 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo: Je l’ai appris ce jeudi 4 février 2021 : la libération de 54 militants ou sympathisants de l’opposition, arrêtés à la suite des manifestations du mois d’octobre 2020 dans la région de Mé. Ils étaient détenus à la prison d’Adzopé.

Je me réjouis de cette libération. Je salue les autorités. Je continue d’appeler à la libération de tous les détenus qui offrent des garanties de représentation.

Je l’apprends aussi, 226 jeunes militants du vieux parti sont toujours en détention suite aux manifestations contre le troisième mandat de ton camarade. Certains, arrêtés au domicile du président de leur parti quand ton camarade a décidé de montrer que le bateau ivoirien avait un seul chef, le 3 novembre 2020. « Nous avons l’impression que nos amis sont laissés pour compte et qu’ils servent de chantage politique », s’énerve un jeune militant du PDCI-RDA.

“ Je vois aujourd’hui des militants du bord de ton camarade qui appellent les jeunes à renoncer aux marches ou aux contestations dans la rue. Certains même sont devenus des philosophes et s’étonnent que « des jeunes acceptent de mourir pour les hommes politiques » ! ’’

J’essaie de le calmer. Et lui faire comprendre une chose : en politique, comme en sport, on ne s’énerve pas. On joue pour gagner. Mais on peut perdre. Je vois aujourd’hui des militants du bord de ton camarade qui appellent les jeunes à renoncer aux marches ou aux contestations dans la rue. Certains même sont devenus des philosophes et s’étonnent que « des jeunes acceptent de mourir pour les hommes politiques » !

Mon neveu de Daloa, celui qui est en charge de l’Emploi des Jeunes, dit même que « ceux qui manipulent les jeunes sont des sorciers ».

Quand on gagne, on est fort et on plastronne.

Quand on perd, on doit assumer, reconnaître ses erreurs et ses fautes, faire une introspection, une analyse froide des causes de la défaite et préparer la victoire de demain. Dans la victoire comme dans la défaite, il faut savoir rester digne !

Encore une fois, j’en appelle à la libération de tous les prisonniers. Ceux qui sont en détention, notamment, depuis longtemps sans jugement.

Dans ce pays, nous avons tout vu. Personne n’est sans tâche. Chaque groupe a fait l’expérience du pouvoir. Il a goûté au fruit amer de l’opposition. L’essentiel, c’est de pouvoir tirer, ensemble ou individuellement, les leçons des crises en Côte d’Ivoire et faire en sorte de vivre dans nos différences et nos contradictions, à l’intérieur des 322.000 km2 de ce pays-nôtre. De toutes les façons, nous n’avons pas d’autres choix.

Je suis avec intérêt, les préparatifs du retour des exilés politiques. C’est une excellente chose que les ivoiriens retournent chez eux. On est toujours mieux chez soi. Parmi ses parents. Ce pays doit avancer avec tous ses enfants. Je suis de ceux qui continuent de saluer la loi d’amnistie de ton camarade du 6 août 2018. Il a ouvert la porte au retour au pays des cadres de l’opposition. Encore, un effort, pour les agents des forces de défense et de sécurité en exil ou en détention. Et ce sera top !

Je suis couché ici, à Jacqueville. Je vais observer les artistes qui repensent le Burida. Je redécouvre la ville. Je l’avais connue avec le BAC. Avec le Pont, c’est un pôle touristique certain.

Fernand Dédeh

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