[Côte d’Ivoire-Sénégal-Culture-Littérature-Environnement] Les conséquences du changement climatique pour l’Afrique (Ecrivain)
Abidjan, le 12-05-2023 (lepointsur.com) Ingénieur électrotechnique, spécialiste en Energie renouvelable, Consultant et Expert indépendant, le Sénégalais Mbaye Hadj, auteur d’un essai paru chez Publishroom Factory, ‘’Changement climatique : la lourde menace sur l’Afrique’’ explique, dans cet entretien avec Top News Africa, à la faveur du Sila 2023, les conséquences du changement climatique pour le continent africain.
L’écrivain dénombre dans son ouvrage quatre menaces pour le continent dont la menace existentielle, liée au déficit de la pluviométrie, à la sécheresse quasi permanente dans les pays du Sahel, aux inondations dans plusieurs zones ainsi qu’aux déplacements internes des populations.
‘’ A côté, il y a la menace économique qui se décline à la dépendance économique et technologique, à la baisse du pouvoir d’achat, ayant pour corollaire l’accroissement de la pauvreté, l’inflation galopante’’, indique l’écrivain, ajoutant que ’’les conflits régionaux (disputes, conflits pour le contrôle des ressources en eau), le terrorisme et les migrants climatiques’’ forment la troisième menace qui est sécuritaire.
Enfin, pour Mbaye Hadj, la perte des repères, la dépravation des mœurs et l’individualisme outrancier constituent la quatrième menace qui guette l’Afrique su fait du changement climatique.
Face à ces périls, M. Hadj estime que ‘’seule une posture d’anticipation sous-tendue par une dynamique prospective matérialisée par un agenda propre et conçu exclusivement par les Africains et pour les Africains est la solution pour l’Afrique’’.
‘’Le choc sur l’Afrique des effets du réchauffement climatique dépendra du niveau de préparation et de résilience qui désigne la capacité à tirer parti d’une situation difficile en trouvant la force de se reconstruire sans se résigner à la fatalité’’, préconise Mbaye Hadj.
Selon lui, le paradigme de développement africain doit tenir compte du fossé socio-économique des milieux et des peuples, des luttes d’intérêts géostratégiques et géopolitiques liées à l’énergie, où ‘’nos modèles de développement devraient être ce que l’on ferait éclore à partir de nos potentialités et ressources naturelles et non pas des modèles que l’on veut nous imposer’’, déplore cet écrivain engagé qui a été détenu pendant deux ans et demi en prison avant d’être élargi par la justice de son pays avec un non-lieu.
Au total, ‘’Changement climatique : la lourde menace sur l’Afrique’’, est un appel, selon M. Hadj, à une prise de conscience collective pour sortir le continent de son marasme, de la dépendance des grandes puissances.
‘’Seule une Afrique altruiste, résolument consciente et engagée, faisant bloc au sein de l’Union Africaine, de la ZLECAF (Zone de Libre-Echange Continentale Africaine), des organisations régionales et sous-régionales, doit émerger pour défendre ses propres intérêts face à la cupidité de ces pays constitués par les blocs Europe, Amérique et Asiatique’’, conclut l’ingénieur-écrivain qui se réjouit de sa première participation au Salon international du livre d’Abidjan (Sila) avec la promesse de revenir dans la capitale économique ivoirienne après le Sila pour des conférences publiques.
Médard KOFFI