[Côte d’Ivoire Santé] Le décès de la femme à l’accouchement à Yaou livre ses secrets
Les populations du village de Yaou, localité située à 8km de Grand-Bassam, dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, sont encore sous choc après le décès sans assistance de dame Assi par le service de la maternité du centre rural dudit village le lundi 29 mai 2019.
Dame Assi ne retournera plus à la maison avec un nouveau-né. La joie de voir sa famille s’agrandir s’est arrêtée à cause d’une affaire d’ambulance non encore inaugurée, qui l’a arrachée aux siens avec son bébé.
Les populations accueilleront plutôt son corps, les larmes aux yeux. Quand elle se rendait au petit matin, la famille était loin de s’imaginer qu’elle ne la reverrait plus.
En effet, pour manque d’ambulance, elle a trouvé la mort. Pourtant, selon le site afriksoir.net, une ambulance neuve, don de M. Gnegnin Boua, opérateur économique et fils du village de Yaou, était stationnée dans l’enceinte de l’établissement sanitaire. La non utilisation cette ambulance remise au centre de santé le 14 janvier 2019 resulterait du fait que le donateur affectueusement appelé « Général Gbagbo Boua » est un proche de Simone Gbagbo. Et depuis six mois, le ministre de Santé et de l’Hygiène publique, Aka Aoulé, n’a pas encore donné les instructions pour son “inauguration”. À la préoccupation du confrère d’en savoir plus, ‘’les services du ministère de la Santé sont restés muets’’ comme des carpes.
À la vérité, l’aide sociale de l’opérateur économique, proche de l’épouse de Laurent Gbagbo, ne semble pas être bien accueillie par le ministère de la Santé. Sinon pourquoi garder, pendant six mois, un véhicule d’urgence sans le remettre aux populations pour leur sauver la vie ? L’agenda du premier responsable de la santé est-il trop chargé au point de de reléguer au second plan les attentes primordiales des populations ?
Le témoignage poignant des faits d’un membre de la famille que nous avons publiés le dimanche 2 juin est édifiant. Non seulement, il bat en brèche le communiqué perfide du ministère de la Santé, mais révèle la difficulté dans laquelle le ministre ivoirien de la santé a mis la sage-femme major.
Même si elle était présente, pouvait-elle livrer l’ambulance qui n’a pas encore été ‘’inaugurée’’ par son ‘’patron’’ ?
C’est ici que le directeur départemental de la santé de Grand-Bassam, Dr Jean Claude Koffi et son équipe doivent être courageux et dire la vérité aux enquêteurs. Cela éviterait de mettre à prix la tête de la sage-femme major, même si elle doit être sanctionnée.
Sériba Koné