[Côte d’Ivoire/Santé] L’annonce tardive du ministre de la Santé sur l’épidémie de la fièvre jaune
Abidjan, 31-07-2019 (lepointsur.com) Alors que le directeur de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire confirmait le 26 juillet 2019, à son homologue de l’Institut Pasteur de Lille de la présence épidémiologique de la fièvre jaune dans certains quartiers d’Abidjan, c’est le 30 juillet que le ministre ivoirien de la Santé, Dr Aka Aouélé, informe la population.
Depuis quelques jours, des cas confirmés de Fièvre Jaune ont été détectés dans le district autonome d’Abidjan. A ce jour, 89 cas dont un décès ont été enregistrés par les services de santé. Pourtant cette situation dramatique aurait pu être évitée.
En effet, depuis le 26 juillet, l’Institut Pasteur de Paris par l’intermédiaire du responsable Afrique de l’Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, avait alerté le ministère de la Santé quant à la présence d’une épidémie de la fièvre jaune dans certains quartiers d’Abidjan.
Et ce, après vérification de la présence du virus de la fièvre jaune dans la zone d’Abidjan, par un diagnostic sérologique effectué par ce laboratoire. Une communication en temps réel du ministre de la santé et de l’hygiène publique, Aka Aouélé, aurait certainement permis aux populations de prendre les disposions idoines pour éviter cette maladie et de diminuer par la même occasion le nombre de cas.
Mais, ce n’est que le vendredi 30 juillet 2019, soit 5 jours après l’alerte de l’Institut Pasteur de Paris, que le ministre Aka Aouélé a produit un communiqué de presse annonçant la présence de cette épidémie sur le territoire du district autonome d’Abidjan.
Selon lui, conformément au règlement sanitaire international, la déclaration de l’épidémie a été faite à l’Organisation Mondiale de la Santé. Et une investigation épidémiologique a également été réalisée afin d’évaluer le risque de propagation et orienter la stratégie de lutte.
Devant cette situation, le ministère de la santé et de l’hygiène publique a pris les mesures conservatoires suivantes : Elimination des gîtes larvaires (vieux pneus, canaris, pots de fleur, objets abandonnés…), lutte contre les moustiques adultes (pulvérisation intra et extra domiciliaire, dormir sous moustiquaire imprégnée d’insecticide, mettre des grilles anti moustiques aux portes et fenêtres des maisons), vaccination des personnes vivant dans l’entourage immédiat des malades afin de rompre la chaîne de transmission.
Cette épidémie survient dans un contexte d’épidémie de dengue, dans la capitale économique ivoirienne, Abidjan. La fièvre jaune et la dengue sont des maladies virales transmises par un même moustique appelé Aèdes. Par conséquent, les mesures de lutte anti vectorielle qui sont mises en œuvre pour faire face à la dengue restent également valables pour l’épidémie actuelle de fièvre jaune.
Le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique recommande aux personnes non vaccinées de se faire vacciner contre la fièvre jaune, dans les centres de santé ou dans les antennes de l’Institut National d’Hygiène Publique.
Boubakar Barry