[Côte d’Ivoire/Représentativité des femmes dans les Assemblées élues] Mme Marguerite Yoli-Bi évoque les enjeux et les défis de la Loi et de son Décret d’application
Abidjan, 02-02-2021 (lepointsur.com) La commissaire à la Commission électorale indépendante et conseillère spéciale de madame la ministre de la Femme, Mme Marguerite Yoli-Bi a animé, le vendredi 29 janvier dernier, à Abidjan-Cocody, le Meet’up du Centre des médias et de l’information électorale, en présence d’un parterre de personnalités.
« La Représentativité des Femmes dans les Assemblées élues, quels sont les enjeux et les défis de la Loi et de son Décret d’application ? », tel est le thème autour duquel les échanges ont tourné au cours de cette importante rencontre.
Auteur et contributeur sur les droits de la femme en Côte d’Ivoire, c’est avec brio et aisance que Mme Marguerite Yoli-Bi s’est prononcée sur les enjeux et les défis de la Loi portant sur la représentativité des femmes dans les Assemblées élues et de son Décret d’application.
« L’un des enjeux c’est l’augmentation des femmes dans les Assemblées élues pour atteindre le minimum de 30% exigé. L’autre enjeu, c’est d’améliorer le rang de la Côte d’Ivoire au plan international. Un autre enjeu, c’est pour que les femmes soient là où il y a les prises de décisions pour donner leur avis et décider de ce qui est bon pour elles-mêmes par elles-mêmes. Car, comme le dit l’adage ce que tu fais pour moi sans moi tu le fais contre moi. Le dernier enjeu que j’ai noté, c’est une grande participation de tous et de toutes pour des processus électoraux apaisés et avoir des élus représentatifs et légitimes. Au niveau des défis, il faut d’abord voir comment emmener les femmes à être candidates aux élections au niveau des partis politiques, et des candidatures indépendantes ; voir aussi comment emmener les femmes à bien se préparer avant les élections ; contraindre les partis politiques à positionner les femmes pour leur faire gagner des places, car il s’agit des élections et donc une compétition ; comment emmener les partis politiques à préparer leurs militantes à êtres candidates et non pas bétail électoral », a-t-elle relevé.
Soulignant que lorsqu’on parle de la loi sur la représentativité des femmes dans les Assemblées élues, on parle d’élections, et que qui parle d’élections, parle de l’expression de tout un chacun dans le choix individuel ou collectif des dirigeants qui sont appelés à nous gérer pendant une période déterminée par la loi, la conseillère spéciale de madame la ministre de la Femme a déploré la faible représentativité des femmes dans les assemblées élues de Côte d’Ivoire.
« Que ce soit dans les mairies, que ce soit à l’Assemblée nationale, la Côte d’Ivoire n’a jamais atteint le quota de 20% de représentation des femmes dans les assemblées élues », a-t-elle déploré.
Le classement mondial des pays sur la représentativité des femmes dans les assemblées élues et les parlements de 2019, fait par l’Union international des parlements (Uip) donne la Côte d’Ivoire comme 160e sur 193 pays, avec 11,37% de femmes à l’Assemblée nationale, derrière le Niger classé 122e avec 16,95% de femmes à l’Assemblée nationale, le Sénégal 11e avec 41,08% et le Rwanda 1er avec 61,21%.
En Côte d’Ivoire, l’avant-projet de loi favorisant la représentation de la femme dans les assemblées élues a été adopté le 6 mars 2019. L’adoption de la loi par la commission à l’Assemblée nationale a eu lieu le 14 octobre 2019. L’article 3 de cette loi stipule que « pour les scrutins uninominaux ou de listes, un minimum de 30% de femmes sur le nombre total de candidats présentés au cours de la consultation électorale est exigé. Toute liste de candidature doit respecter l’alternance des sexes. De telle sorte que si deux candidatures de même sexe se suivent, la troisième doit être de l’autre sexe ».
Un autre article précise également les élections auxquelles s’applique la loi sur la représentation de la femme dans les Assemblées élues. Il s’agit de l’élection des sénateurs, des députés, des conseillers municipaux et des districts, etc.
Le décret d’application précise par ailleurs les types de scrutins auxquels s’applique la loi, préciser l’ordre de présentation des candidatures sur une liste, préciser le rôle de chaque entité pour le suivi et préciser qu’il aura même une récompense pour ceux qui iraient au-delà des 30%.
Georges Kouamé
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