Côte d’Ivoire : récit d’une folle journée, 24 heures après la mutinerie à Bouaké #Forcesdel’ordre
CIV-lepointsur.com (Abidjan, le 10-1-2018) Décidément, malgré toutes les professions de bonne foi de la hiérarchie militaire, les hommes en armes refusent le retour à la quiétude dans la ville de Bouaké qui a perdu ses repères depuis que la rébellion armée en a fait son bastion en septembre 2002. Les coups de feu y sont devenus monnaie courante. Une routine à laquelle les opérateurs économiques peinent cependant à s’accommoder.
La dernière illustration des militaires remonte à la journée du mardi 9 janvier 2018. Les événements se sont déroulés en partie entre 10h et 11h avant de se poursuivre aux environs de 20 heures dans la soirée. Selon les premières informations recueillies sur place, tout a commencé lorsque des tirs se font entendre du côté du 3e bataillon de Bouaké.
A l’origine de cet autre mouvement d’humeur des hommes en treillis, une sommation pour intimer l’ordre aux éléments du Ccdo (Centre de commandement des décisions opérationnelles) de quitter la ville de Bouaké. La mi-journée sera quasi paisible jusqu’aux environs de 20 heures, lorsque de nouveaux tirs se font entendre au 3e bataillon. Les militaires qui entendaient que coûte que coûte en découdre avec leurs frères d’armes du Ccdo mettent le cap sur le camp de cette unité pour en déloger les pensionnaires.
Le bâtiment va essuyer plusieurs tirs à l’arme légère et lourde. Huit éléments du Centre de Coordination et des Décisions Opérationnelles réussissent à se fondre dans la nature, grâce un délestage survenu dans le périmètre de la base. Les tirs pleuvent sur le bâtiment de 20 heures jusqu’à minuit. Aux environs de 1h13 du matin, deux hélicoptères M.I 24 accompagnés d’autres aéronefs de transport de troupes se font entendre dans la ville.
La relative accalmie est revenue sur la ville au petit matin du mercredi 10 janvier 2018. Après cette expédition punitive, l’on enregistre 4 véhicules incendiés et plusieurs bureaux, dont celui d’un lieutenant de l’unité. Des armes abandonnées dont des Rpg ont été découvertes à l’arrière cour du bâtiment abritant le Ccdo. Selon des officiers de la gendarmerie, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée.
Aux dernières nouvelles, le Lieutenant Amoudé Traoré, la cible de cette attaque serait en fuite. Les autorités préfectorales et le premier magistrat de la commune de Bouaké, Djibo Nicolas se sont rendus sur les lieux pour constater les dégâts. Regrettant cette situation, ils ont souhaité que la lumière soit faite autour de ces événements. Nous y reviendrons.
SDB, correspondant local