[Côte d’Ivoire/Presse] L’ANP inflige un blâme au directeur de publication du quotidien Aujourd’hui
Abidjan, 16-07-2020 (lepointsur.com) L’autorité nationale de la presse (ANP) a infligé un blâme au journaliste ivoirien Gnahoua Titi Joseph, directeur de publication du quotidien Aujourd’hui, pour manquement grave et inacceptable aux règles de la profession.
D’après un communiqué de l’ANP, les faits reprochés à M. Gnahoua Titi Joseph, portent sur la Une de l’édition N°1676 du 15 juillet 2020, du quotidien Aujourd’hui, avec le titre : « Selon Fabrice Arfi, journaliste Médiapart/ La France dit non à un 3e mandat de Ouattara ».
Cet article signé du nom de Fabrice Arfi, journaliste d’investigation à Médiapart, stipule que le ministre français des affaires étrangères Jean Yves Le Drian, dépêché le 13 juillet par le chef de l’Etat français pour participer aux funérailles de feu le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, aurait notifié au président Alassane Ouattara, le refus de son homologue de le voir briguer un troisième mandat à la tête de l’Etat ivoirien.
Après la parution dudit article dans le quotidien proche de l’ancien président ivoirien, Laurent Gbagbo, M. Fabrice Arfi a apporté un démenti formel à travers son compte officiel Twitter. Il s’est en effet, dit surpris d’un tel article imaginaire paru sous sa signature.
« La publication de cet article a méconnu des dispositions pertinentes des articles 2 et 19 du code de déontologie qui exigent du journaliste de ne publier que les informations dont l’origine, la véracité et l’exactitude sont établies et de se faire par ailleurs, un devoir de ne jamais participer dans l’exercice du métier, à une entreprise de manipulation de l’information et de désinformation », précise la note d’information signée du président de l’ANP, Samba Koné.
Interrogé sur les faits par l’ANP, rapporte également le communiqué, le directeur de publication du quotidien Aujourd’hui, Gnahoua Titi Joseph n’a pu apporter la contradiction au démenti du journaliste français, crédibilisant ainsi la thèse de l’autorité nationale de la presse portant sur la diffusion d’informations fausses dans le but de désinformer et de manipuler l’opinion.
Cette sanction de l’ANP, faut-il le préciser, intervient après la condamnation de six journalistes ivoiriens à de très lourdes amendes au cours du mois de mars 2020. Ces journalistes travaillent pour la plus part dans les journaux proches de l’opposition politique.
Georges Kouamé