[Côte d’Ivoire/Présidentielle 2020] Bédié appelle à la “désobéissance civile’’
Abidjan, 21-09-2020 (lepointsur.com) À Barthelemy Zouzoua Inabo : Le fossé se creuse un peu plus, entre pouvoir et opposition au pays de ton camarade ! Le ton qui monte inquiète l’opinion publique et les opérateurs économiques. Crise politique, crise économique, crise sociale, crise humanitaire, sécurité des biens et des personnes sont liées. « Cette année est catastrophique pour les affaires. Aucun chiffre d’affaires ne sera fait. Vu que quand tu as une entrée, les charges, (salaires, impôts et autres) absorbent tout. Aucun bénéfice. Le bilan en fin d’année sera négatif ! ». Détresse d’une jeune cheffe d’entreprise, dans le domaine de la communication et de l’événementiel qui ne sait plus à quel saint se vouer. Elle lâche : « Je vais devoir réduire l’effectif cette fin d’année… ».
“L’opposition réunie autour du Bombardier 86, souffle le chaud et le froid.’’
Une autre responsable d’entreprise avertit : « La crise sanitaire a déjà paralysé l’exercice 2020. La crise pré-électorale, vient en rajouter. Il faut vraiment jouer la carte de l’apaisement pour espérer une élection relativement correcte ». L’Economie est tributaire de la stabilité politique.
L’opposition réunie autour du Bombardier 86, souffle le chaud et le froid. Elle ne dit pas ouvertement et solennellement son refus de participer à la présidentielle 2020 dans exactement 40 jours, mais elle pose des conditions qui portent en elles, les signes d’un boycott : retrait de la candidature de ton camarade, dissolution du Conseil Constitutionnel, dissolution de la CEI, audit de l’actuelle liste électorale, libération de tous les prisonniers politiques, retour des exilés…
« La désobéissance civile s’impose face à la forfaiture », a martelé B86.
« Très débile de déposer un dossier à la CEI puis de réclamer sa dissolution parce qu’on n’est pas retenu », réagit un analyste.
De deux choses, l’une : soit l’opposition donne dans la surenchère pour obtenir une table de négociation avant le 31 octobre 2020, soit elle s’installe dans un rapport de force sur tous les terrains, national et international, politique et diplomatique, social et sécuritaire contre le pouvoir. Dans l’un ou l’autre cas, la température est anormale.
“Les deux « Boua » et l’autre, le Silencieux de Bruxelles ont l’obligation de protéger la Côte d’Ivoire contre le venin de la division et de la violence. Rien que ça ! Chacun d’eux a géré le pays.’’
Dis à ton camarade : On ne peut pas battre un enfant et l’empêcher de pleurer. L’opposition pleure, crie fort, pour être entendue. Elle se sent bafouée, ignorée. ‘’Les complaintes de l’opposition butent contre l’indifférence du pouvoir’’, pour paraphraser un ancien ministre ivoirien.
B86 et ton camarade ne peuvent pas faire ça à la Côte d’Ivoire. Ils ont été « arbre et écorce » en 1992, puis « frères ennemis » à partir de 1993 avant d’enterrer la hache de guerre en 2005 et célébrer l’amour-passion retrouvée au Golf en 2011.
Les deux « Boua » et l’autre, le Silencieux de Bruxelles ont l’obligation de protéger la Côte d’Ivoire contre le venin de la division et de la violence. Rien que ça ! Chacun d’eux a géré le pays. Chacun d’eux a connu les jouissances du pouvoir et le vinaigre de l’opposition. Chacun d’eux sait, jusqu’où il ne faut pas tirer sur le cuir…
Par Fernand Dédeh