[Côte d’Ivoire Politique sociale 2019 ] Patrons et agents de la santé communautaire grognent
Les présidents de conseil d’administration des établissements sanitaires communautaires de Côte d’Ivoire ploient sous le poids de huit années de redevance impayés, quand leurs agents grognent à cause de plusieurs mois d’arriérés de salaire.
De la gratuité totale en 2011 à la gratuité ciblée en 2012, les présidents des 40 établissements sanitaires communautaires et leurs agents ne sont pas logés à la bonne enseigne dans la politique sociale gouvernementale.
De 2011 à ce jour, l’État de Côte d’Ivoire doit plus de 2 milliards fcfa de redevance aux établissements sanitaires communautaires. Conséquence : les présidents de conseil d’administration de ces établissements sanitaires de premier contact ont du mal à relever, entre autres, le niveau du plateau technique, à faire face convenablement à l’entretien des différents matériels soignants, et à l’amélioration de la qualité de soins.
Par ailleurs, depuis le mois de mars 2019, les établissements publics sanitaires nationaux qui perçoivent la subvention de l’État ont reçu leur redevance. Bien que les états des établissements sanitaires qui ne bénéficie d’aucune subvention, et qui sont en contact direct avec la communauté soient faits, les différents responsables sont entre promesse, doute et espoir.
Quant aux agents employés dans ces établissements sanitaires à caractère social, depuis 8 ans, ils sont payés en dents de scie. Ils accusent régulièrement des arriérés de salaire allant de 4 à 5 mois, voire plus avant d’être payés par le trésor public.
Cependant, les deux syndicats de ces établissements sanitaires dont le Syndicat national des agents des établissements sanitaires à base communautaire de Côte d’Ivoire (Synaescom-ci), conduit par Meney Kaman Georges, a du mal à expliquer les raisons du cumul des arriérés de salaire de ses membres. Il menace régulièrement d’observer un arrêt de travail comme ce fut le cas le 21 janvier 2019. « Nous n’avons pas pu fêter avec nos amis et familles à la fin de l’année, parce qu’on accumulait des arriérés de salaire », rappelait-t-il.
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, les agents des établissements sanitaires communautaires accusent à ce jour, les arriérés de salaire des mois de mars, avril, mai, juin et bientôt juillet.
Une ‘’injustice’’ de retard prolongé de paiement de la redevance et des salaires des agents qui contrastent avec l’année 2019, décrétée par le président Alassane Ouattara comme étant celle de ‘’la politique sociale’’.
Au ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, aucun servie n’ose répondre à cet état de fait. Par ailleurs, de sources proches de la direction des affaires administratives et financières, il ressort que le service a introduit une demande de modification budgétaire au ministère en charge du budget en octobre 2018.
En effet, explique notre interlocuteur qui a requis l’anonymat, une fois la demande est faite, le ministère en charge du budget ne peut plus exécuter de dépenses sur les lignes budgétaires qui ont fait l’objet de demande d’aménagement.
C’est dans l’attente de la réponse à ce qui devait « résoudre définitivement ces deux problème, à savoir la redevance et le retard de salaire, qu’il y a eu la clôture budgétaire. Ce qui entraîne les mêmes effets », révèle notre source.
En revanche, la situation a pu être ‘’stabiliser’’ depuis le mois d’octobre 2018, avec le dépôt des états de salaire des agents par le ministère de la Santé, au plus tard chaque 5 du mois en cours.
Cependant, de la paierie générale du trésor, chargée de l’approvisionnement des paieries principales de chaque commune, d’où chaque agent est viré dans sa banque, ces derniers doivent attendre pendant plusieurs mois.
En attendant que cette situation qui n’a que trop duré se régularise, la grogne monte chez les présidents de conseil d’administration et les agents des 40 établissements sanitaires communautaires de Côte d’Ivoire.
Kpan Charles