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[Côte d’Ivoire/Politique] « J’AI FAIT UN MAUVAIS RÊVE : J’AI MAL »


Abidjan, 21-09-2020 (lepointsur.com) J’avais toujours pensé jusqu’à cette date du 26 janvier 2019 que le PDCI et le RDR étaient partis pour gouverner ALTERNATIVEMENT la Côte d’Ivoire pendant au moins trente ans. J’avais pensé que tous les 10 ou même 5 ans, ils allaient “se faire la passe’’.

J’ai rêvé qu’au cours de la cérémonie de l’inauguration du 4e pont entre Yopougon et Attécoubé, le président de la République issu du PDCI dirait avec solennité que ce pont porte le nom ADO devant les VISAGES RADIEUX des COUPLES BÉDIÉ et OUATTARA assis CÔTE à CÔTE.

Je m’offusquais des questions des journalistes qui ne manquaient aucune occasion de demander au président Ouattara s’il briguerait un 3e mandat. Je disais autour de moi et dans certains de mes posts que le président Ouattara est TROP INTELLIGENT pour se PRÉSENTER à UN 3e MANDAT et se faire brocarder et INSULTER par des artistes aux cheveux hirsutes.

“Le candidat qu’il avait “préparé’’ décède et le président Ouattara se sent obligé de se présenter pour la 3e fois à la présidentielle. Il aurait pu se passer de ce “sacrifice’’ s’il avait été prévoyant. Comment, lui, qui a appris la politique en si peu de temps, trois ans seulement, auprès de Félix Houphouët Boigny, ne pouvait-il pas préparer deux candidats au moins en 26 ans (le RDR créé en 1994) ?’’

Lorsque le 12 mars dernier, il a annoncé qu’il ne serait pas candidat, j’étais heureux d’avoir été un bon prédicteur. Des gens heureux, comme moi, l’ont appelé pour le féliciter. Certains militants du RHDP l’ont surnommé Mandela. Hélas ! Le candidat qu’il avait “préparé’’ décède et le président Ouattara se sent obligé de se présenter pour la 3e fois à la présidentielle. Il aurait pu se passer de ce “sacrifice’’ s’il avait été prévoyant. Comment, lui, qui a appris la politique en si peu de temps, trois ans seulement, auprès de Félix Houphouët Boigny, ne pouvait-il pas préparer deux candidats au moins en 26 ans (le RDR créé en 1994) ? Pourquoi préparer un seul successeur qu’il savait malade ? Surtout qu’il avait été prescrit dans la Constitution de 2016 (avant la modification en 2020) que le vice-président était élu en même temps que le président de la République, pourquoi n’avoir pas “préparé’’ deux candidats ?

“Aujourd’hui, l’atmosphère est LOURDE, TENDUE parce que Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara SONT CANDIDATS à la présidentielle. Tout le monde le sait et beaucoup d’Ivoiriens sont inquiets, y compris des hommes d’affaires et des étrangers résidant en Côte d’Ivoire.’’

Par ailleurs, QUELLE IDÉE a-t-il NOURRIE en FAISANT SAUTER le VERROU de L’ÂGE LIMITE ? Comment vouloir céder le pouvoir aux nouvelles générations et faire sauter le verrou de l’âge qui était plafonné à 75 ans dans la Constitution de 2000 ?

Aujourd’hui, l’atmosphère est LOURDE, TENDUE parce que Henri Konan Bédié et Alassane Ouattara SONT CANDIDATS à la présidentielle. Tout le monde le sait et beaucoup d’Ivoiriens sont inquiets, y compris des hommes d’affaires et des étrangers résidant en Côte d’Ivoire. Et ils ont raison : la pré-campagne de 2010 n’avait pas fait de morts, la crise post-électorale a fait au moins 3 000 morts ; la pré-campagne 2020 a déjà vu mourir une dizaine de personnes. Quel sera le bilan de la campagne et de la crise post-électorale qui se dessine avec les suspicions en cours ? En 2010, c’était “On gagne, ou on gagne’’. En 2020, c’est “Un coup KO’’.

“On avait rêvé que L’ALLIANCE Bédié et Ouattara ÉTAIT VENUE RÉGLER en partie les CRISES ÉLECTORALES. Que nenni ! La bataille a repris de plus belle au grand dam des populations prises en otage.’’

Depuis 1995, les présidentielles, hormis celle de 2015 sans enjeu majeur, sont émaillées de conflits, d’affrontements avec de grosses pertes en vie humaine et de destructions diverses.

On avait rêvé que L’ALLIANCE Bédié et Ouattara ÉTAIT VENUE RÉGLER en partie les CRISES ÉLECTORALES. Que nenni ! La bataille a repris de plus belle au grand dam des populations prises en otage.

La politique a vraiment ses raisons que notre raison ignore. Mille fois hélas !

Par Pascal Kouassi

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