Contribution

[Côte d’Ivoire] Petite réflexion sur la foi (La contribution du Préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié)


Abidjan, 29-04-2019 (lepointsur.com) Pendant quelques jours, les Chrétiens effectueront des cérémonies de grande ampleur dans leurs Églises respectives sur l’étendue du territoire national.

Depuis quelques semaines déjà, ils cheminent dans le Carême.

Dans quelques semaines, les Musulmans débuteront le temps de jeûne et tous leurs lieux de culte seront pleins et ponctués de plusieurs rassemblements de prières et lectures coraniques pendant 30 jours.

‘’C’est une grâce pour notre pays que la majorité des habitants vivent la vie sur terre en attendant de rendre compte à Dieu, lorsque le souffle de vie sera parti.’’

Tous les jours et dans diverses parties du pays, nos parents qui ont des croyances traditionnelles, dans les savanes, dans les forêts, dans les eaux, et qui ne sont ni musulmans, ni Chrétiens ni Boudhistes, mais qui ont une grande foi en Dieu qu’ils adorent à leur façon, effectuent des rites ancestraux.

C’est une grâce pour notre pays que la foi soit si abondante et que des temps particuliers soient consacrés à Dieu par les Musulmans, par les Chrétiens, par les Boudhistes, par les religions traditionnelles africaines et par toutes les autres religions.

Des êtres humains sans lien avec Dieu sont des êtres de chair sans vie et sans âme.

‘’Cette seule espérance devrait nous suffire pour nous aimer les uns les autres, pour nous entraider, pour nous considérer comme tous égaux devant l’Eternel, sans distinction d’ethnie, de religion, de région, de race, de classe sociale…’’

D’ailleurs, cela fait plus de 25 ans que je n’ai plus jamais ni vu ni rencontré en Côte d’Ivoire un seul individu qui se proclame ‘’païen’’ : la vie est devenue trop compliquée pour nier l’évidence de l’existence d’une Puissance supérieure à l’existence terrestre ou pour fermer les yeux devant la magnificence du Ciel.

Nous voilà tous rétablis en Côte d’Ivoire dans notre identité vraie et originelle d’enfants de Dieu, d’Allah, de Gnanien Kpli, de Lagô, d’Adonai, de Jehovah.

‘’Croire en Dieu devrait donc être le ciment d’unité de notre vie. Croire en Dieu devrait nous amener à tourner le dos à nos égoïsmes, nos vantardises, nos rancunes, nos méchancetés, nos cupidités, nos gloutonneries, nos gourmandises, nos avidités, nos voraces appétits insatiables d’humains toujours en quête de ce qui ne plaît pas à Dieu.’’

C’est une grâce pour notre pays que la majorité des habitants vivent la vie sur terre en attendant de rendre compte à Dieu, lorsque le souffle de vie sera parti.

Cette seule espérance devrait nous suffire pour nous aimer les uns les autres, pour nous entraider, pour nous considérer comme tous égaux devant l’Eternel, sans distinction d’ethnie, de religion, de région, de race, de classe sociale…

‘’Nous n’aimons pas nos voisins, nous critiquons nos parents, nos posons des pièges à nos propres amis et à nos frères, nos langues mauvaises déversent leur bile sur tout ce qui ne nous ressemble pas, nous piétinons les plus faibles dont nous nous moquons, nous écrasons ceux qui n’appartiennent pas à nos catégories sociales, nous détournons nos regards du prisonnier, du malade, du pauvre, du mendiant, de la veuve, de l’orphelin.’’

Croire en Dieu devrait donc être le ciment d’unité de notre vie. Croire en Dieu devrait nous amener à tourner le dos à nos égoïsmes, nos vantardises, nos rancunes, nos méchancetés, nos cupidités, nos gloutonneries, nos gourmandises, nos avidités, nos voraces appétits insatiables d’humains toujours en quête de ce qui ne plaît pas à Dieu.

Nous n’aimons pas nos voisins, nous critiquons nos parents, nos posons des pièges à nos propres amis et à nos frères, nos langues mauvaises déversent leur bile sur tout ce qui ne nous ressemble pas, nous piétinons les plus faibles dont nous nous moquons, nous écrasons ceux qui n’appartiennent pas à nos catégories sociales, nous détournons nos regards du prisonnier, du malade, du pauvre, du mendiant, de la veuve, de l’orphelin.

Mais, nous envahissons vendredi et dimanche Mosquées, Eglises, temples, forêts, savanes, cours d’eaux, pour demander à Dieu ses faveurs et la rédemption de nos âmes.

Qui trahissons-nous ainsi? Dieu ou les Êtres humains?

Si nous avions la foi réelle en Dieu, passerions-nous notre temps à nous injurier, à nous violenter et à nous haïr ?

Si nous avions l’Amour de Dieu, nous laisserions-nous diviser par nos différences politiques et sociales?

Les charges publiques s’assument bien, à quel que niveau que ce soit, seulement si nous sentons au fond de nous que chaque responsabilité administrative qui nous est confiée est la continuation de l’œuvre de Dieu : les êtres humains n’aspirent sincèrement à Dieu avec conviction et gratuité que lorsque leurs corps et leur environnement de vie satisfont leurs besoins essentiels, biologiques, de sécurité, de santé, d’emploi, etc .

Il y a plus de croyants en Afrique, en proportion de la population, que sur le continent européen et américain par exemple. Il y a environ 35.000 Eglises en France mais peu de Chrétiens.

Mais sommes-nous certains que l’Amour de notre prochain est plus fort en Afrique, qu’en Europe ou en Amérique?

Il y a donc un cheminement à faire ensemble dans la foi en Dieu que nous partageons tous (une vraie grâce) pour que nous développions notre pays, que nous le portions et que nous l’élevions au-delà de nos différences, pour que nous rendions sacré le travail, qui n’est qu’une autre forme de prière et de foi en Dieu.

Passagers sur cette terre, avec l’espérance d’une vie sublime auprès de notre Créateur, nous devrions apprendre à nous aimer un peu plus.

Nous ne sommes pas condamnés à n’être que des ennemis et des compétiteurs perpétuels pour des choses qui ne sont rien aux yeux de Dieu.

Le Carême Chrétien, le Jeûne Musulman, les afflictions périodiques consacrées dans les religions sont donc là pour nous rappeler nos conditions de mortels, nos devoirs à Dieu et la nécessité de vivre sur terre ou d’assumer des charges publiques, en mettant Dieu au cœur de nos actions.

Nous contribuerions ainsi à rendre vrai et réel le dessein initial du Tout-Puissant : remplir la terre entière de bonheur.

Vincent Toh Bi Irié

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