[Côte d’Ivoire ‘’Paquinou’’] Cette déformation de la Pâques qui renforce davantage l’amour et la cohésion sociale
‘’Paquinou’’ est une déformation du nom de la fête de la Pâques par le peuple baoulé. C’est leur manière à eux, de donner la signification facile et adaptée de la célébration fête religieuse.
Ce phénomène de société tire son origine d’un retour massif du peuple baoulé vers leur terre natale après avoir séjourné dans d’autres zones du pays, notamment le centre-ouest, le sud-ouest et l’est à la recherche de nouvelles terres fertiles pour la culture du café et du cacao. Ce, en raison de la disparition de l’ancienne boucle du cacao, centre du pays, dont ils sont originaires dans les années 1980- 1983.
C’est donc dans un souci de revenir sur leur terre et de penser au développement de leurs villages que les baoulés se retrouvent chaque année, pendant la célébration de la Pâques. Une période bien choisie, car elle marque une trêve au niveau des travaux champêtres, pendant laquelle les activités ne sont pas intenses.
Objectifs de la célébration. L’objectif premier comme nous l’avons dit plus haut, c’est de se retrouver dans un premier. Ensuite, renouer avec ses origines, ses traditions et sa culture. Mais aussi et surtout, parler de développement, faire le bilan et se projeter dans l’avenir. Le tout dans une ambiance festive dans laquelle le volet culturel occupe une grande place. La fête de Pâques revêt un caractère particulier chez les baoulés, car ceux qui vont rarement au village, aménagent leur emploi du temps tous pour être présent à ce rendez-vous annuel devenu, une institution à laquelle aucun baoulé ne veut enfreindre.
‘’Paquinou’’ s’étend de plus en plus. Ceux qui pensent que ‘’Paquinou’’ va disparaître, doivent déchanter le phénomène ne fait que s’étendre. Plusieurs peuples s’associent aux baoulés pour célébrer cette fête. Cette année, par exemple, la ville de Guiglo dans l’ouest de la Côte d’Ivoire a lancé sa première fête ‘’Paquinou’’. Cet exemple de rapprochement et de communion a même inspiré le peuple malinké, majoritairement de confession musulmane à se retrouver dans leurs localités pendant la période du Mahoulid, date de la commémoration de la naissance du prophète de l’islam, Mahomet, pour en faire de même.
Malgré la déformation de la fête de Pâques, ‘’Paquinou’’ garde et renforce les liens d’amour et de solidarité entre les différents peuples en Côte d’Ivoire.
Boubakar Barry
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.