Côte d’Ivoire/ Un mois après les accords, les ex-combattants de Bouaké : « Nous ne voulons pas de projets» #Bouaké


Bouaké, 03-07-2017 (lepointsur.com) L’ensemble des ex-combattants démobilisés ont  rejeté en bloc toute idée de leur réinsertion socioprofessionnelle par des projets tel que proposé par le gouvernement. Ils l’ont signifié le dimanche 03 juillet 2017, à la  sortie d’une réunion avec leurs camarades au Corridor Nord de Bouaké.

Cette décision fait suite à une proposition de la fusion les deux mouvements de démobilisés pour permettre au gouvernement de résoudre définitivement leurs problèmes. Ainsi, le mouvement du Collectif des ex- combattants démobilisés, conduits par Ladji Ouattara aurait décidé d’approcher ses camarades de la Cellule 39 pour leur faire cette proposition.

Laquelle proposition a été au centre des débats  du dimanche dernier, au domicile de leur « père spirituel » le vieux Sibri  au quartier Tollakouadiokro, à quelques encablures du corridor Nord. Une rencontre plus ou moins houleuse mais salutaire au regard de la démarche empruntée par les premiers.

Hélas ! Les ex-combattants n’accorderont pas leurs violons sur cette proposition. Ils se séparent en queue de poisson et décide d’ailleurs de rejeter les accords relatifs aux projets que le gouvernement leur avait proposé en mai dernier à Abidjan. « Nous ne voulons pas de projets ; les projets ne nous arrangent pas », a déclaré Ouattara Amadou, au terme de ladite réunion.

A la question de savoir ce qu’il entendait faire avec ses camarades, après cette volte-face, le porte-parole adjoint de la Cellule 39 a dit ne pas avoir pour l’instant une autre stratégie comme moyen de pression. Toutefois, il  dit être patient et demeure à l’écoute du gouvernement pour d’autres propositions.« Nous n’allons pas marcher, nous sommes pour le dialogue et la négociation.Mais nous ne voulons pas de projets » a coupé court Ouattara Amadou.

La sempiternelle guéguerre entre la Cellule 39 et  79

 Qu’est-ce qui est à l’origine de cette situation ? Selon une source proche de la Cellule 39, l’idée de cette  fusion qui émane du Collectif des ex- combattants démobilisés, ne saurait arranger la situation de ceux de la Cellule 39

« Ce serait fait preuve d’injustice, si nous fusionnons les deux mouvements pour attendre quelque chose de l’Etat. La Cellule 39, qui a combattu de 2002 à 2010 devrait être traité différemment .Nous qui avions combattu au temps de la rébellion jusqu’à 2010 sommes au nombre de 6877.C’est nous qui portons le matricule 39, d’où l’appellation de notre mouvement «Cellule 39 ».Après nous, il y a eu le groupe des 79. Ces derniers ont combattu de 2010 à 2011, l’assaut final sur Abidjan. On ne peut pas être traités de la même manière. Si on doit fusionner la Cellule 39 avec le collectif des ex-Combattants démobilisés, issus de la cellule 79, l’effectif de la prise en charge des ex-combattants donnera 74000 personnes.Et nous ne pensons pas que le gouvernement sera en mesure de prendre tout ce monde en compte.Soyons réaliste ! C’est pour toutes ces raisons que nous disons que nous ne voulons pas de projets » a fait remarquer un membre de la Cellule 39.

L’atmosphère était encore électrique au moment où nous quittions le QG des ex-combattants.Une autre réunion de crise, avait été convoquée pour concilier les positions. En attendant, des militaires ont pris leurs quartiers au sein des locaux de la préfecture de police, pour parer à toute éventualité.

 Simon Debamela à Bouaké

 

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