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[Côte d’Ivoire / Médias] solidarité dans le malheur (Par Fernand Dédeh)


Par solidarité, des confrères sont venus soutenir la consœur

Abidjan, 5-4-2019 (lepointsur.com) Barthelemy Zouzoua Inabo : J’accompagne « ma fille » à la préfecture de police. De Laure Nesmon est convoquée pour donner sa part de vérité dans l’enquête en cours pour démêler l’écheveau du séjour de l’activiste Franco-Béninois, Kemi Seba, à Abidjan. Elle est journaliste. Elle a appris que l’homme était présent à Abidjan. Elle avait souhaité l’interroger. L’interview n’a plus eu lieu. Kémi Seba a finalement été expulsé.
La police veut comprendre si la journaliste est impliquée dans la préparation et les activités de celui qui se présente comme un panafricaniste, pourfendeur des relations franco-africaines.

‘’La journaliste n’a pas enfreint les règles du métier. Elle a cherché à donner la parole à une personne controversée, présente sur le territoire national.’’

Disons les choses comme elles sont: les filets de la police et des renseignements ont été perforés. L’homme est rentré à Abidjan sans que les grandes oreilles et les grands yeux de la République s’en rendent compte. Ils s’attendaient sûrement à Kemi Seba sur son passeport. Capo Chichi est passé sous leur nez.
L’homme ne se cachait pas à Abidjan. Son activité était visible sur les réseaux sociaux. Il avait même sur son agenda, un meeting le 31 mars à Yopougon. Entre-temps, il avait eu le temps de rencontrer des hommes de Culture dont l’artiste Alpha Blondy.

Mange-mil

Quand la machine de la police s’emballe, c’est sur la journaliste qu’elle tombe. Le jour prévu pour l’interview avec l’activiste, elle est interpellée au téléphone par une autorité de la police. Invitée à passer rencontrer le responsable pour expliquer ses rapports avec son invité. La rencontre n’aura pas lieu. La police cherchait en fait à repérer Kemi Seba ce jour là. Et tous les indices l’intéressaient.

Établir les connexions de Kemi Seba à Abidjan

‘’Quand la machine de la police s’emballe, c’est sur la journaliste qu’elle tombe. Le jour prévu pour l’interview avec l’activiste, elle est interpellée au téléphone par une autorité de la police. Invitée à passer rencontrer le responsable pour expliquer ses rapports avec son invité.’’

L’enquête en cours n’est rien d’autre qu’une reprise en main du dossier Kemi Seba par les services Ivoiriens. Ils veulent reconstruire la pyramide des relations du Franco-Béninois à Abidjan. Qui l’a invité? Qui a organisé son séjour? Qui il a rencontré? Quel était son agenda à Abidjan? Les lieux fréquentés? Qui a joué quel rôle? Quels sont les liens entre les différents acteurs? Quel était l’objectif du voyage? Quels thèmes allaient être abordés? Devant quel public? Qui assurait la logistique? Le financement?

Erreur sur la marchandise

La police est dans son rôle. Elle veut comprendre. Elle interroge tous ceux qui ont d’une manière ou d’une autre, eus contact ou échangés avec la personne visée.
Cependant, la journaliste était elle aussi dans son rôle. Elle a eu ce que nos maîtres appellent le « pif journalistique. ». Elle a eu de l’entregent pour nourrir son organe. Elle est à féliciter pour sa réaction au quart de tour. Elle a appris que l’homme est sur le territoire ivoirien, elle en informe sa rédaction, elle utilise son carnet d’adresses pour une interview. C’est classique dans le métier. Rien n’est caché. Elle n’a rien caché.

Solidarité dans le malheur…

La journaliste n’a pas enfreint les règles du métier. Elle a cherché à donner la parole à une personne controversée, présente sur le territoire national. Pour son public, le vrai patron. Elle a saisi une opportunité qui s’offrait à elle. Ce que nous encourageons. Nous nous tiendrons à ses côtés. Pour que rien n’éteigne cette flamme de journaliste qui brûle en elle.

Une contribution de Fernand Dédeh

 

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