[Côte d’Ivoire Média] Le directeur général de Fraternité Matin défie le ministère de l’Emploi et de la Protection sociale
-Il refuse de réintégrer deux journalistes sur les 4 admis à reprendre le service
La direction de Fraternité Matin refuse de réintégrer Brou Presthone et Théodore Sinzé, deux journalistes qui avaient été licenciés pour des motifs économiques en décembre 2018 au même titre que les 123 autres employés.
Après un recours hiérarchique contre la décision de l’Inspection du Travail d’Abobo-Adjame, autorisant Fraternité Matin à licencier des travailleurs protégés, le ministère de l’Emploi et de la Protection sociale avait jugé illégale cette autorisation de l’inspection d’Abobo-Adjamé, invalidant du coup cette décision concernant 4 employés protégés. Ainsi, Brou Presthone, Théodore Sinzé, Hala Alakagni et Marcelline Gnéproust, délégués du personnel et syndicalistes ont introduit le 17 avril, une demande de réintégration adressée à l’employeur comme l’exige le Code du travail. 8 jours après, la direction de Fraternité Matin a décidé de réintégrer Marcelline Gnéproust et Hala Alakagni, même si les deux n’ont pas encore réceptionné leur lettre de réintégration dans le délai prescrit par la loi. Toutefois, elle a refusé la réintégration de Brou Presthone et Théodore Sinzé. Ce vendredi, de sources proches du conseil juridique de ces deux journalistes, ils adresseront un courrier à la direction de Fraternité Matin pour constater ce refus de les réintégrer, synonyme de licenciement abusif des travailleurs protégés.
Selon plusieurs sources, l’employeur aurait fait cette discrimination de peur de payer cher pour les deux anciens que sont, Gnéproust et Hala Alakagni qui cumulent respectivement 28 et 17 ans dans l’entreprise. L’entreprise devrait payer plus de 75 millions FCFA de dommages et intérêts. Alors que selon leurs estimations, Brou Presthone et Théodore Sinze pourraient bénéficier des dommages et intérêts relativement moins salés, parce qu’ayant passé respectivement 7 et 5 ans dans l’entreprise.
Dans ce bras de fer qui ne dit pas son nom, Venance Konan défie Konan défie le ministère de l’Emploi et de la Protection sociale en refusant de réintégrer deux journalistes sur les 4 qui doivent reprendre le service ce vendredi.
Kpan Charles
Encadré
Scénario bizarre
Les irrégularités criantes qui ont entaché la crédibilité de l’opération de licenciement pour motif économique à Fraternité Matin continuent de surprendre l’opinion. Aussi bizarre que cela puisse paraître, la direction générale de l’entreprise va assumer le licenciement abusif de deux employés protégés. Les perspectives difficiles sont là, implacables. La direction générale a fait un choix dans une contrainte financière à l’avantage de ces derniers: Brou Presthonne et Théodore Sinzé. La pilule devient amère pour l’employeur dans ce scénario bizarre, qu’il a créé. Mais, qui lui donne, sûrement l’insomnie.
Kpan Ch.