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[Côte d’Ivoire Maisons d’arrêt et de correction] Face à l’absence d’un cadre juridique, les agents pénitentiaires menacent


-Le cargo de liaison immobilisé depuis deux jours à la MACA

Interpeller le président de la République Alassane Ouattara et le gouvernement ivoirien à se saisir du dossier pénitentiaire pour  doter la fonction d’un statut particulier. Tel est l’objet de la conférence de presse animée le mercredi 26 septembre 2018 à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca) par MM Kouadio Gboko Stéphane et Konan Koffi, respectivement secrétaire  général du Syndicat national du personnel de l’administration pénitentiaire de Côte d’Ivoire (Synapapci) et du Syndicat des agents pénitentiaires de Côte d’Ivoire (Syapci).

Une vue des agents pénitentiaires à la conférence de presse.

Dans une salle bondée d’agents du personnel pénitentiaire, les conférenciers du jour, ont déploré, le manque d’intérêt des autorités ivoiriennes quant à leurs préoccupations. « …Après deux mois de négociations, avec le ministère de la Justice et des  Droits de l’Homme, afin de privilégier le dialogue, nous constatons que le dossier pénitentiaire est loin de constituer un sujet politiquement « porteur »»,  s’est offusqué M Kouadio Gboko Stéphane.

Selon lui, pour contribuer à l’avènement d’un service public pénitentiaire moderne et de qualité, les deux syndicats sus-mentionnés ont déposé un préavis de grève pour un arrêt de travail le  30 juillet 2018, pour réclamer entre autres, le cadre juridique de la fonction pénitentiaire, les baux administratifs, les effets d’habillement. « …Cette démarche s’inscrit dans le cadre de la trêve sociale demandée par le gouvernement ivoirien… », précise-t-il.

Par ailleurs, Konan Koffi, premier responsable du Syapci révèle que certains pays de la sous-région, moins nantis que la Côte d’Ivoire tels , le Madagascar, le Sénégal, le Burkina Faso, le Cameroun et le Mali ont érigé l’administration pénitentiaire en Direction générale autonome et doté son personnel d’un statut particulier. Pour autant, s’interroge t-il « … Nous nous demandons quel est le degré de civilisation de la société ivoirienne à l’orée de l’émergence de 2020(…) Pour connaître le degré de civilisation d’une société il faut visiter ses prisons ?».

Se prononçant sur l’actualité de la Maca, les conférenciers révèlent que  depuis deux jours (mardi et mercredi), le cargo de liaison entre la Maca et le Palais de justice d’Abidjan-Plateau qui transportent les détenus est immobilisé pour cause de panne. Toute chose qui selon eux, n’est pas un gage de sécurité. « Faute d’un cadre juridique bien défini, de l’absence de moyens au regard de leur vétusté, les agents travaillent dans des conditions difficiles(…). Même les 200 agents recrutés après la crise poste électorale n’ayant pas reçu de formation, la qualité de leur prestation reste à désirer. Par ailleurs, nous tenons à préciser que contrairement à ce que certaines personnes pensent, nous ne voulons que d’un environnement propice pour travailler. Nous ne sommes pas des putschistes comme on veut le faire croire. C’est justement pour cette raison qu’en dépit du relèvement de niveau, aucune revendication quant à l’augmentation de nos salaires n’a été faite  de notre part. D’ailleurs, des quatre entités de l’administration judiciaire, seule la fonction pénitentiaire ne bénéficie pas d’un cadre juridique… », précise Konan Koffi.

Avant de prévenir : « le préavis de grève du 30 juillet 2018 n’est pas levé. Il a été suspendu. En octobre, si rien n’est fait, nous allons aviser… »  .

Vu les implications du service public pénitentiaire au plan judiciaire, sécuritaire, politique, économique et social, les agents pénitentiaires, sollicitent le président de la République Alassane Ouattara afin qu’il s’implique personnellement dans la quête de solutions à leurs préoccupations. Mieux, ils préconisent l’organisation des états généraux de l’administration pénitentiaire à l’effet d’adapter, le fonctionnement du service public pénitentiaire aux défis du futur.

EKB

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