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[Côte d’Ivoire/Lutte contre les mutilations génitales] L’ONU Femmes intensifie la campagne “zéro excision’’ dans le Grand Ouest


Touba, le 02-12-2022 (lepointsur.com) En dépit de leurs effets négatifs sur les femmes et de leur criminalisation, les mutilations génitales féminines sont malheureusement encore en cours dans certaines régions de la Côte d’Ivoire, notamment dans le Grand Ouest et plus précisément dans les régions du Tonkpi et du Bafing.

A Danané comme à Touba, les populations locales ont massivement adhéré au projet “zéro excision’’ de l’ONU Femmes

C’est d’ailleurs pour éradiquer effectivement cette praxis sociétale qui nuit de plus en plus à la gente féminine que, l’ONU Femmes a, récemment, lancé la campagne “zéro excision’’ dans les villes de Danané (Région du Tonkpi) et Touba (Région du Bafing). Ainsi, trois mois après le début effectif de la vaste campagne micro et macro de sensibilisation à l’abandon totale de cette pratique nuisible, l’heure est maintenant au suivi et à l’évaluation avec en prime la récompense des leaders communautaires engagés dans ce projet piloté par Mme Touré Zénab à Touba, sous la direction de M. Kablan, coordonnateur ONU Femmes en Côte d’Ivoire.

Totalement en phase avec l’ONU Femmes, les populations des localités visitées ont pris des engagements fermes pour pérenniser ce projet en vue d’atteindre l’objectif “zéro excision’’ fixé par l’ONU Femmes, tant à Danané qu’à Touba, en présence des autorités administratives et politiques.

Une vue d’un leader communautaire masculin bien engagé aussi dans ce projet. Il a été récompensé par l’ONU Femmes en vue de servir de bon témoignage dans les localités impactées par le projet “zéro excision’’

Par ailleurs, pour plus d’efficacité dans cette bataille contre ce mal qui ronge tant la gente féminine dans le Grand Ouest ivoirien, des plateformes et autres comités de veille financés par ONU femmes a été mis en place grâce au fonds français Muskoka, à hauteur de plus de 15 millions de francs CFA. Vu l’aspect hautement humanitaire de la lutte contre les mutilations génitales féminines, les populations locales souhaitent sa pérennisation et son extension à d’autres localités non impactées, comme Biankouma, Sipilou, Logoualé, Binhouyé et Zouanhounien en raison de la densité de la forêt, lieu idéal de pratique de l’excision.

Rappelons que selon l’UNICEF, au moins 200 millions de femmes sont concernées par ce phénomènes. Et selon les estimations de l’OMS, entre 130 et 140 millions de femmes ont subi une forme quelconque de mutilation génitale.

Une femme leader communautaire félicitée pour son implication effective dans ce projet

La Côte d’Ivoire est un des pays d’Afrique les plus touchés par la pratique de l’excision et on estime à 36% le nombre de femmes excisées. Le Nord-Ouest du pays est plus touché avec un taux élevé de 79,5% de filles et/ou de femmes de 15 à 49 ans excisées.

Laine Gonkanou, correspondant régional et envoyé spécial à Touba

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