[Côte d’Ivoire/Lutte contre l’apatridie] Le REPMA organise un panel d’échange pour mieux informer et sensibiliser les populations
Le Réseau des professionnels des médias pour la lutte contre l’apatridie (REPMA), a organisé un panel d’échange sur l’Etat civil et l’apatridie, ce mercredi 27 mars 2019, à Abidjan-Plateau.
Les débats au cours de cet atelier ont tourné au tour de la thématique : «Nouvelle loi sur l’Etat civil, quel impact dans la lutte contre l’apatridie?». Pour le président du REPMA, Hervé Gobou, cette activité s’inscrit dans le cadre du plan d’action de son organisation, pour la lutte et l’éradication de l’apatridie en Côte d’Ivoire. Ainsi, il a remercié au nom de son organisation, «tous les panélistes et l’ensemble des partenaires, qui ont répondu présents pour favoriser la réussite de ce panel». Il a aussi réitéré la volonté du REPMA, de bannir l’apatridie dans le pays, par la sensibilisation des populations et la communication.
Rappelant les mesures prises par le gouvernement ivoirien pour éradiquer l’apatridie en Côte d’Ivoire, le conseiller technique du garde des sceaux, ministère de la justice et des droits de l’homme, Paul Korebi, a présenté et détaillé les lois adoptées par l’Etat en vue de lutter efficacement contre ce fléau. C’est ainsi qu’il a indiqué que la mise en œuvre de la première loi votée par l’Etat en 2013, portant acquisition de la nationalité par déclaration mérite d’être saluée, car elle a eu un certains nombres d’effets positifs. Paul Korebi, a également souligné que cette loi prenait en compte tous les étrangers arrivés en Côte d’Ivoire avant l’indépendance. «C’est une procédure qui permet d’acquérir la nationalité de façon l’égale à partir du moment où vous êtes résident de longue date, on vous donne la nationalité par simple déclaration», a expliqué Paul Korebi. Le panéliste a, par ailleurs, précisé que cette loi a eu quelque insuffisances et a permis au gouvernement de tirer des leçons, pour créer la nouvelle loi sur l’état civil.
«L’une des leçons qui ont été tirées lors de la mise en œuvre cette loi, est en rapport avec le fait qu’il n’y a pas eu assez de personnes qui ont pu bénéficier de cette loi. 123 810 dossiers déposés, 16 000 certificats délivrés. En outre, c’est le problème d’état civil. Et l’Etat a réagi rapidement face à cette situation. Et en 2018, le gouvernement a adopté une loi spéciale qui permet d’enregistrer toutes personnes qui ne sont pas déclarées à l’état civil de manière gratuite, régulariser les situations et cette loi est une loi amnistiante pour les fautifs dans l’établissement d’acte à l’état civil», a ajouté le conseiller technique du garde des sceaux, ministère de la justice et des droits de l’homme.
La directrice de la direction d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (DAARA) du ministère des affaires étrangères, Minata Dieket, qui a pris part à cette activité en tant que panéliste, a, en ce qui la concerne, félicité le président du REPMA, pour cette initiative qui va, selon elle, permettre de sensibiliser les populations sur le phénomène.
Présent aussi à ce cadre d’échange sur l’Etat civil et l’apatridie, le représentant résident de la CEDEAO, Carlos Babacar Mbaye, a, de son côté, indiqué que dans la mise en œuvre des orientations et des instructions données par les chefs de gouvernement des nations, pour la campagne d’éradication de l’abolition de l’apatridie dans le monde, la CEDEAO, a décidé de mener en partenariat avec le Haut-commissariat des nations-unis, des missions conjointes de sensibilisation dans certains de ses Etats membres.
Ont également pris part à ce panel d’échange plusieurs autres personnalités, notamment Amon Dongo, président de la coalition ivoirienne contre l’apatridie (CICA) ; Gnankpa Rémi, président de l’Ong SOS état civil ; Djaha Konan Francis, administrateur national de la protection, chargé de l’apatridie aux HCR.
Georges Kouamé