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[Côte d’Ivoire] L’opposition dit non au projet de révision de la Constitution et annonce une grande manifestation à Yamoussoukro


Abidjan, 13-03-2020 (lepointsur.com) Les partis politiques ivoiriennes de l’opposition ont dit non au projet de révision de la nouvelle Constitution et à la réforme du code électoral, jeudi 12 mars 2018, au cours d’une conférence de presse co-animé par les différents secrétaires exécutifs et généraux de la plateforme de l’opposition, à Cocody.

Regroupés au sein des plateformes CDRP, EDS, FPI, ANC, LMP, ARCI ainsi que les partis USD et LIDER, ces partis politiques estiment que le projet de révision de la Constitution et de la réforme du code électoral tel que proposé par le Chef de l’Etat est “inacceptable’’. Car, selon eux, cette constitution veut être modifiée par le président Ouattara, afin de maintenir son parti, le Rassemblement des houphouètistes pour la démocratie et la paix (Rhdp) au pouvoir.

«Nos soupçons se renforcent lorsque le Chef de l’Etat envisage l’éventualité de prolonger le mandat du parlement au-delà du terme prévu. Ce détail cache-t-il une volonté de ne pas tenir les élections à date prévue ? C’est à ce niveau que l’opposition exige un chronogramme précis garantissant la tenue d’élections à la date prévue par la constituion de la République de Côte d’Ivoire», a déclaré au nom des plateformes de l’opposition, Henri Niava, président de l’USD.

Aussi, se demandant l’utilité ou l’urgence de réviser une constitution qui a été révisée il y a moins de 3 ans, nos conférenciers du jour ont indiqué que, «plusieurs autres aspects de cette réforme constitutionnelle à marche forcée intriguent». Au titre desquels, l’article portant instauration d’un vice-président nommé par le président de la République, qui d’après eux est une manœuvre attentatoire à la dignité et à la l’intelligence des ivoiriens.

En Côte d’Ivoire, le dialogue politique, relative à la Commission électorale indépendante s’est ouvert le 21 janvier 2019 et celui sur le code électoral s’est quant à lui ouvert le 9 janvier 2020. Pour l’opposition, «ces deux dialogues, ce sont tous les deux terminées par un échec mettant à nu la mauvaise foi du gouvernement». Et, «c’est dans cette atmosphère et contre tout attente que le chef de l’Etat a engagé, le lundi 5 mars 2020, une session extraordinaire du Congrès en vue de la révision de la Constitution et l’adoption de la loi portant le nouveau code électorale d’ici fin mars 2020, au mépris de la volonté populaire et de nos institutions», a dénoncé le conférencier principale, Henri Niava.

Se prononçant également sur la non candidature de Ouattara à la présidentielle d’octobre 2020, les plateformes de l’opposition, CDRP, EDS, FPI, AFP, LMP, ARCI ainsi que les partis USD et LIDER, ont affirmé qu’ils se sentent préoccupées «par le paradoxe criant qui voit le chef de l’Etat annoncé son désir de respecter la constitution en ne se présentant pas à la prochaine élection présidentielle et qui en même temps manœuvre pour imposer à travers un parlement aux ordres un ensemble de réformes de fonds touchant à la constitution et aux fonctionnements des institutions».

Face à toute cette situation, les partis politique de l’opposition, ont pendant cette conférence de presse invité le Chef de l’Etat et le pouvoir Rhdp, à mettre fin “immédiatement’’ à la section actuelle du parlement, ouverte le 5 mars dernier et avec “courage’’ et “responsabilité’’, et ouvrir à nouveau, avec tous les partenaires de nouvelles discussions sur la Commission électorale indépendante et l’ensemble du cadre juridique et institutionnelle des élections.

Faute de prendre à considération cette interpellation et devant les grandes “menaces’’ et le “chaos’’ qui se fixent à l’horizon, l’opposition politique a décidé de ne pas rester ni muet, ni inactif.

Déterminer que jamais face à la démarche de révision constitutionnelle, qu’il qualifient de “solitaire’’ et «emprunte de mépris conduite actuellement par le pouvoir RHDP unifié», ils ont, en effet, décidé de sonner la charge.

Ainsi, «les plateformes de l’opposition, CDRP, EDS, FPI, AFP, LMP, ARCI ainsi que les partis USD et LIDER, Ont décidé de se donner rendez-vous le dimanche 15 mars à Yamoussoukro, sur la place Jean Paul 2, pour un grand rassemblement afin de refuser le projet de modification de la constitution et exiger des élections justes transparentes, consensuelles et sans violence», a conclu le président de l’USD.

Georges Kouamé

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