La Côte d’Ivoire lève l’interdiction des vols vers les pays affectés par Ebola/ Et si le chef de l’Etat a été mal conseillé
– Des Ivoiriens jugent la décision sur les réseaux sociaux
Au plan sécuritaire il n’y a pas d’indice zéro. Cela est bien connu de tous. Ce n’est donc, pas au plan sanitaire en Côte d’Ivoire où le pays sort de la guerre avec des plateaux sanitaires dégradés que nous pouvons accorder du crédit à la sécurité sanitaire.
Tant les Centres hospitaliers universitaires (Chu) et les Centres hospitaliers régionaux (Chr) ploient sous poids de la vétusté de leurs plateaux sanitaires et différents matériels. Pour de simples scanners, les parents des patients sont obligés de les faire dans des cliniques privées. Comme ce fut le cas de l’apprenti Gbaka, Diallo Abdoulaye (encore dans le coma au Chu de Yopougon) dont nous faisions cas des différents scanners réalisés ailleurs, et non au Chu où il est interné aux urgences.
Pis, à Taï non loin de la frontière libérienne un enseignant évacué d’urgence samedi 4 octobre 2014, dans un centre de santé est mort, par « manque de matériels« , a dénoncé ses collègues auprès du confrère de l’Agence ivoirienne de presse (Aip).
La levée d’interdiction des vols vers les pays affectés par Ebola, une réalité
Tout cela pour dire que le plateau sanitaire en Côte d’Ivoire est encore à l’étape vétuste.
C’est vrai que la Côte d’Ivoire, frontalière de la Guinée et du Liberia, n’est pas encore atteinte par la maladie. Mais, les autorités ont renforcé les mesures préventives. Le porte-parole du gouvernement Bruno Koné avait expliqué ces nouvelles mesures par le fait que « l’épidémie ne faiblit pas » dans les pays voisins et « cela aggrave les risques de contamination ».
Au cours d’une réunion d’urgence lundi 29 septembre 2014, à Addis Abeba, l’Union africaine a demandé aux pays de lever les mesures d’interdiction de voyager. Lors d’une intervention le 26 septembre à la tribune de l’ONU, le Président ivoirien Alassane Ouattara a promis de tout mettre en œuvre pour lever les mesures restrictives dans un bref délai.
C’est chose faite. La Côte d’Ivoire a levé l’interdiction de vols vers les pays affectés par le virus Ebola, selon un communiqué officiel lu vendredi 3 octobre 2014, sur les antennes de la télévision publique.
Des internautes jugent la décision
Les réactions divergent d’un individu à l’autre. C’est ce qui fait crédible le débat. « Nous envisageons, dès la semaine prochaine, la reprise du trafic aérien avec nos voisins et avons autorisé l’utilisation des ports et aéroports pour accueillir les contingents américains« , a déclaré le Président ivoirien Alassane Ouattara, cité par une note d’information officielle rendant compte d’une réunion de « haut niveau » jeudi à New York sur l’épidémie d’Ebola qui sévit en Afrique de l’ouest. »Suite à une réunion du Conseil national de sécurité, le président de la République a donné des instructions pour que les frontières aériennes soient rouvertes. Les vols entre la Côte d’Ivoire et les pays affectés par le virus sont désormais autorisés », a noté en substance le communiqué faisant par ailleurs état d’un renforcement des mesures sanitaires.
« Une très très grave faute que le Président est en train de commettre, voire un crime contre le peule Ivoirien. Il risque de le regretter. La Côte d’Ivoire n’a pas été touchée par le virus Ebola depuis le début de cette maladie, à cause du bon reflexe que le Président et son gouvernement ont eu. On ne change pas une mesure efficace. Chaque Président à le devoir de protéger son peuple, même les européens qui ont un système de santé plus efficace se méfient de cette maladie sans remède, nous en Côte d’Ivoire nous ne parvenons même pas à remédier au paludisme à plus forte raison le virus Ebola« , s’indigne un internaute Raphaël Raphaël Ouattara. Il est soutenu par un autre, Nna Léon qui souhaite que cela devrait faire l’objet de consultation. « Je suis entièrement d’accord avec toi. Je pense que la levée de cette mesure devrait faire l’objet de consultation,« a-t-il soutenu.
Kouamé Franklin Kouamé qui semble bloqué dans l’un des pays atteint a une autre analyse de la situation. »Chers frères et sœurs n’oubliez que pour des raisons indépendantes de leurs volontés certains Ivoiriens sont actuellement bloqués depuis des mois dans les pays touchés par l’épidémie d’Ebola loin de leurs familles. Cette mesure du gouvernement est un soulagement pour nous qui sommes contraints à cette forme de prison forcée. Ce n’est pas facile pour nous de supporter cette situation. Il faut libérer les gens en mettant l’accent sur les dispositifs de contrôle à l’entrée de l’aéroport pour détecter les cas suspects et les isolés. Sachez qu’on ne meurt pas seulement d’Ebola dans les pays touchés, mais également de paludisme, de mal de ventre, de la tension etc. Des maladies qu’on peut facilement contrôler s’il n’y avait pas ces mesures restrictives qui empêchent l’envoie des produits pharmaceutiques vers les pays sinistrés. Soyez compréhensifs et pensez à nous et à nos voisins, » conclut-il.
L’étudiant de l’université Félix Houphouët-Boigny Inahi De Gboekin va plus loin. « Ce sont des mesures décidées au niveau international selon la formule : « il faut isoler la maladie et pas les pays. » C’est un devoir de solidarité internationale qui ne relève pas de la seule volonté du gouvernement Ivoirien« .
Malgré toutes ses pressions internationales la Côte d’Ivoire ne pouvait-elle pas faire le bilan de ce qui a été réalisé au plan de sécurité sanitaire, tant dans les aéroports, dans les ports que les frontières à risque ? La menace plane.
Sériba Koné
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