[Côte d’Ivoire] Les évêques catholiques souhaitent que le dialogue entre Ouattara et Bédié prenne en compte la libération de tous les prisonniers politique et favorise le retour rapide de tous les exilés, dont l’ex chef d’Etat Laurent Gbagbo
Abidjan, 20-11-2020 (lepointsur.com) Les évêques de Côte d’Ivoire se sont prononcés sur la situation sociopolitique ivoirienne ce vendredi 20 novembre 2020, à Abidjan.
C’était au cours d’un point presse animé ce jour, par le président de la conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, Monseigneur Ignace Bessi Dogbo.
A cette occasion, l’évêque de Katiola a indiqué que les hommes de Dieu souhaitent que le dialogue entre Ouattara et Bédié prenne en compte la libération de tous les prisonniers politique et favorise le retour rapide de tous les exilés, dont l’ex chef d’Etat Laurent Gbagbo. Et ce, « afin qu’ils prennent toute leur place dans le processus de réconciliation ».
« Nous encourageons les deux principaux leaders de la vie politique actuelle de notre pays, les présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, à poursuivre et à intensifier, sur les bases claires, le dialogue qu’eux-mêmes ont initié à la grande satisfaction du peuple, aux fins de parvenir à la concorde nationale », a déclaré Monseigneur Ignace Bessi Dogbo.
Selon le patron des évêques catholiques de Côte d’Ivoire, il faudrait qu’en outre, « le dialogue Bédié-Ouattara prenne en compte la promotion des droits et des libertés individuelles, d’une justice équitable et de la culture rencontre », a recommandé le président de la conférence épiscopale catholique.
Dans sa déclaration, Monseigneur Ignace Bessi Dogbo, a aussi dénoncé et déploré le manque d’objectivité dans l’interprétation de la Constitution ivoirienne.
En Côte d’Ivoire, au moins 85 personnes sont mortes dans des violences liées à l’élection présidentielle du 31 octobre, depuis l’annonce en août de la candidature du président Alassane Ouattara à un troisième mandat controversé. Des centaines de blessés lors d’affrontements, ont été également enregistrés.
Dans un communiqué rendu publique en début de semaine, Amnesty international évoque “l’horreur’’ de ces violences post-électorales tout en précisant que des dizaines de membres de l’opposition ont été arrêtés et emprisonnés, dont certains dans des lieux secrets. Tel que le président du Front populaire ivoirien (FPI) Pascal Affi N’Guessan.
D’après les chiffres de l’Agence des Nations unies pour les Réfugiés (HCR), le nombre de personnes ayant fui la Côte d’Ivoire vers les pays voisins, principalement le Liberia, en raison des violences liées à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020, a dépassé les 10 000.
Georges Kouamé