Côte d’Ivoire, les dures réalités de 2020 commencent
365 nouveaux jours se lèvent avec leur soleil plein d’espoir. L’an 2020 est là, à nos portes et à nos pieds. Peu importent le bilan et les actes posés en 2019. Tout le monde plonge les deux pieds joints avec l’espoir d’être en bonne santé, de vivre une vie meilleure sous l’onction divine, pleine de bonheur et de bonnes choses.
Le visage de l’enfant du pauvre, qui goûte pour la première fois à la pâte de spaghetti grâce à fête, dégage la même lumière que celui du riche qui fête sur le toit du monde. Au moment où le fils du riche demande à explorer le cœur du monde entre avions et yachts, celui du pauvre trouve toute sa joie à faire le tour des parcelles de terre de son père.
Il y a lieu de s’interroger sur le partage équitable et inclusif des richesses. Pourquoi le monde est-il le reflet des cinq doigts de notre main ? À la différence qu’ils (cinq doigts) sont complémentaires. Ils agissent sans que l’on ait à demander pardon à l’autre.
Aujourd’hui, cette valeur s’éloigne peu à peu de nous. Pourtant, ce sont des signes de la vie que le seigneur nous enseigne. Nous devons nous ressaisir à tous les niveaux. Journalistes, politiciens, chercheurs, historiens, religieux…, le monde nous regarde. Le meilleur n’est pas celui qui insulte, dénigre, manipule.
Celui qui fait la différence est un repère pour les autres, une valeur à copier en y apportant sa touche pour avancer, progresser et atteindre des objectifs meilleurs.
Les Ivoiriens ont la culture du pardon, de l’union et de la tolérance. Ils ne savent pas faire la différence de leurs différentes opinions quand ils perdent un être cher. Là, ils sont tous à son chevet pour prier afin que son âme repose en paix. Le décès de Félix Houphouët-Boigny et, récemment, celui d’Aboudramane Sangaré du FPI, achèvent de convaincre que les filles et fils de la Côte d’Ivoire restent unis. À la veille du nouvel An, les têtes de ponts des différents mouvements politiques ont formé des vœux de ‘’Bonne et heureuse année’’ à tous les Ivoiriens et à tous les peuples qui vivent en Côte d’Ivoire.
Chaque dirigeant de la Côte d’Ivoire pouvait donc faire d’énormes sacrifices. Malheureusement, après Félix Houphouët-Boigny, ils se présentent comme le vrai mal qui ronge les filles et fils de ce pays. Ils vont dans les églises, dans les temples, les mosquées…, dans tous les lieux où il leur est enseigné le pardon de l’autre.
Mais hélas ! Mille fois hélas ! Leurs actes et attitudes se contrarient avec les bons enseignements. Ils sont le reflet du diable qui n’agit que selon ses égos.
Pour les autres, un simple discours (souvent virulent, sans excuses) et le tour est joué. On ne peut pas construire un monde sans chômeurs, mais on peut construire un monde sans corruption. On ne peut pas construire de toit pour tout le monde, mais les vivants peuvent être fiers du partage mutuel de la richesse commune. Personne n’est au-dessus des règles, des décrets et lois que nous nous donnons librement.
‘’Celui qui fait la différence est un repère pour les autres, une valeur à copier en y apportant sa touche pour avancer, progresser et atteindre des objectifs meilleurs.’’
Il suffit de les appliquer sans leur tordre le cou. Arrêtons de vanter nos potentialités économiques, touristiques, culturelles…si nous ne sommes pas capables de leur donner vie. Personne ne viendra d’ailleurs pour le faire à notre place. Mettons-nous au travail et partageons équitablement les fruits de ce labeur. Chacun tient son avenir entre ses faits et gestes, mais celui d’un pays est tenu par l’exécutif qui doit être fort. Le peuple n’a pas besoin de ses émotions, mais des actes qu’il pose.
L’économie de la Côte d’Ivoire repose sur l’agriculture, dit-on depuis l’indépendance, mais combien de paysans ivoiriens envoient leur progéniture à l’école à l’étranger ? Que gagne cette frange de la population dans vos querelles politiques dans lesquelles vous leur cachez les magouilles, les détournements, les vols et pillages de leurs biens ? Félix Houphouët-Boigny avait créé des pôles de développement dans les différentes régions de la Côte d’Ivoire. On peut citer, entre autres, la Satmaci (Société d’assistance technique et la modernisation de l’agriculture), la Sodesucre (Société pour le développement du sucre), la Sodefel (Société d’État pour le développement des fruits et légumes), et même une banque, la Bnda (Banque nationale de développement agricole).
Voilà une copie conforme d’un développement harmonieux qui peut être repris si nous nous appuyons sur les erreurs et fautes commises par le passé pour donner du sourire à chaque région. Tout a été fait, tout a été élaboré. Il faut quelqu’un pour imposer sa rigueur et sa fermeté. Cela doit commencer par la lutte contre la corruption. Oui, nous sommes tous corrompus. De la moelle épinière à nos os. Des indicateurs sont là, mais les loupes les loupent au détriment des pauvres.
À quand des institutions fortes capables de permettre aux filles et fils de l’agriculteur de se permettre un voyage en avion ou sur yacht ? Les dures réalités de 2020 commencent avec les mêmes discours de la basse-cour ivoirienne.
La rédaction de lepointsur.com vous souhaite la meilleure des années.
Le Directeur de Publication
Sériba Koné