Abidjan, 12-02-2021 (lepointsur.com) Le 06 mars prochain, les ivoiriens seront appelés aux urnes pour choisir leurs 255 nouveaux députés. 1266 candidatures ont été validées par la Commission Électorale Indépendante (CEI), pour ces législatives.

Alors que le nombre des candidats indépendants est de 31 en 2011 et de 75 à l’annonce des résultats en 2016, cette année, ils sont plus de 688 indépendants à se lancer dans la bataille de l’élection des députés.

Ils attendent tous jouer leur partition dans les prises de décisions à l’Hémicycle ivoirien. Si pour certains ce nombre important de candidats indépendants est un signal fort aux partis politiques pour leur dire qu’ils ne sont plus fiables, pour d’autres par contre cela est mal vu.

Pour cause lors des législatives de 2016, plusieurs candidats élus sous la bannière d’indépendants n’ont pas hésité à remettre leurs victoires à leur formation politique d’origine. Un choix très critiqué par les populations qui se sentent trahis par les élus.

« C’est un phénomène dangereux pour les partis et évidemment il faut faire en sorte de parler aux cadres du parti pour leur dire que tous ne peuvent pas devenir députés en même temps », a fait savoir Albert Toikeusse Mabri, président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), interrogé par les confrères de la Rti.

La position de l’ancien ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique n’est pas partagée par certains acteurs de la vie politique ivoirienne, dont Kouakou Kra, cadre du Front populaire ivoirien (Fpi), le parti de l’ancien président de la Côte d’Ivoire Laurent Gbagbo. « Les résultats des indépendants vont permettre aux partis politiques de revoir leurs méthodes de travail et aussi de savoir qu’il n’y a pas seulement que par les partis politiques qu’on fait l’animation politique », estime en effet le vice-président chargé des questions électorales du Fpi.

Pour le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (Rhdp), le parti au pouvoir, la flambée des candidats indépendants aux législatives de cette année pourrait se justifier par “l’indiscipline’’ des militants des partis politiques.

« Quand on est indépendant et qu’on est issu d’un parti politique et qu’on décide d’affronter le candidat de son parti, cela veut dire qu’on est indiscipliné », affirme le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, porte-parole du Rhdp.

Toutefois, face à cette divergence d’avis sur le sujet, la plateforme de l’opposition EDS se veut, quant à elle, catégorique.

« L’essentiel c’est que le peuple fasse son choix librement et que ce choix soit respecté afin qu’on se retrouve dans une Assemblée qui est le reflet du peuple de Côte d’Ivoire », déclare Gervais Tchéidé, vice-président chargé des questions électorales de la plateforme de l’opposition EDS.

Même si les avis divergent sur le nombre croissant des candidatures indépendantes aux législatives ivoiriennes du 06 mars prochain, les indépendants eux, souhaitent siéger à l’Assemblée nationale en vue de s’assurer que le président de la République agit conformément à la loi. Mais aussi, pour participer aux débats sur les sujets qui engagent la vie de la nation.

Georges Kouamé

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