[Côte d’Ivoire] Le Synapci tire la sonnette d’alarme pour sauver la filière café-cacao
Le Synapci alerte sur les défis majeurs de la filière café-cacao en Côte d’Ivoire. Entre subventions nécessaires et meilleure gestion des prix, des solutions sont urgemment demandées pour le bien-être des producteurs.
Abidjan, le 16 janvier 2025 (lepointsur.com) Le secteur café-cacao, pilier de l’économie ivoirienne, est à nouveau au cœur des débats. Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi 16 janvier 2025 à son siège au Plateau, le Syndicat National Agricole pour le Progrès en Côte d’Ivoire (Synapci) a dénoncé les nombreuses manipulations et les défis structurels qui fragilisent les producteurs.
Un appel à une subvention exceptionnelle
Face à une situation jugée critique, le président du Synapci, Koné Moussa, a sollicité une intervention d’envergure de l’État. « Une subvention exceptionnelle de 500 milliards de FCFA est nécessaire pour renforcer les capacités des organisations agricoles », a-t-il déclaré. Cette aide permettrait de fournir aux producteurs des engrais, pesticides, et plants adaptés, tout en modernisant les infrastructures de stockage et les capacités de transformation locale.
L’objectif est de rendre la filière plus performante et de renforcer la durabilité de l’économie agricole, tout en permettant aux producteurs de bénéficier des fruits de leur labeur.
Mauvaise gestion et fluctuations des prix mondiaux
Koné Moussa a également mis en lumière les problèmes liés à la gestion inefficace des stocks et à la volatilité des prix sur le marché mondial. Il a proposé la création d’une réserve stratégique pour absorber les chocs de surproduction et limiter les pertes pour les producteurs. « Le renforcement de la transformation locale est une priorité pour réduire notre dépendance aux exportations de cacao brut et augmenter nos marges bénéficiaires », a-t-il ajouté.
Ombres sur les finances de la filière
Un autre sujet brûlant abordé lors de cette conférence est celui des fonds présumés logés au Trésor public. Selon Koné Moussa, une somme de 2 000 milliards de FCFA, destinée au différentiel de revenus, reste inexpliquée. « Cette situation soulève des interrogations quant à la transparence de la gestion financière de la filière », a-t-il précisé.
Un plaidoyer pour une collaboration renforcée
Le Synapci appelle à une action concertée entre le gouvernement, les partenaires internationaux et les producteurs. La gestion de la campagne cacaoyère 2016-2017, marquée par des difficultés de vente, a montré les limites des approches actuelles. « Il est temps d’agir ensemble pour proposer des solutions concrètes et durables à ces problématiques », a conclu Koné Moussa.
Un engagement renouvelé
Malgré les défis, le Synapci réitère son engagement à défendre les intérêts des producteurs. Il appelle à des réformes structurelles pour garantir le bien-être des agriculteurs et la pérennité de la filière café-cacao, essentielle pour l’économie ivoirienne.
Médard KOFFI